BLOG CULTUREL
La route de tous les dangers de Kris Nelscott (Kristine Kathryn Rush)
La première enquête de Smokey Dalton se révèle être pleines de rebondissements. Sur un fond d'ambiance de lutte pour les droits civiques, Smokey a eu la chance dans son enfance de croiser Martin Luther King dans une chorale qui devient quelques années plus tard le leader charismatique que l'on connaît jusqu'à ce jour fatal d'avril 68.
De son côté, la vie de Dalton n'a pas été rose, des parents tués, par un lynchage en règle, on est à Atlanta, cela passe dans cette région des États-Unis et à cette époque, il n'y remettra les pieds que pour trouver les réponses que sa première enquête véritable lui demande d'aller chercher. Cette première enquête, c'est la belle et savoureuseLaure Hathaway qui lui commande en venant directement de Chicago dans son Memphis d'adoption pour une raison toute simple, elle aimerait comprendre pourquoi sa mère lui a donné une partie de son héritage...
A côté de cela, il y a Jimmy et joe, deux frères que la vie va malheureusement séparer pour le meilleur et pour le pire semblerait-il en tout cas, Smokey est là pour veiller surtout que Jimmy sera aux premières loges pour indiquer le meurtrier de de MLK...
Enfin en cherchant de manière systématique dans le passé, Smokey va déterrer de vieilles histoires que Laura n'aimera pas entendre ni lui d'ailleurs, leur destin est lié et on le comprend rapidement, qu'adviendra t-il d'eux lorsqu'ils auront découvert ce qui est au coeur de cet héritage ... c'est une belle enquête sur fond de racisme, de lutte pour les droits civiques, de rapports humains dans ce sud que je connais pas ou seulement par une incursion de vacances il y a longtemps près de Charlotte... Entre Polar, histoire desÉtats-Unis, enquête sociale, une beau melting-pot à découvrir avant de se lancer dans la suite de ses aventures avec
Ce sera l'occasion d'écouter, enfin de réécouter MLK de U2 sur le terrible album The Unforgettable Fire et puis tout le disque du même coup...
Retrouvez sur son site Intertet Kris Nelscott alias Kristine Kathryn Rush auteur de renom...
L'élégance du hérisson de de Muriel Barbery
Honnêtement il débute bien, le synopsis de quatrième de couverture attire l'attention, on se dit eh eh un petit roman qui sort de l'ordinaire. Deux visions a priori d'un monde que toutoppose ; l'une, Renée alias madame Michel est la concierge depuis 27 ans, eh oui du 7 rue de Grenelle qui est la parfaite caricature de la concierge de pallier avec cette vision de l'inculte de base avec pour amie uniqueManuela, femme de ménage d'origine portugaise qui fait de très bons gâteaux sauf que derrière ce fatras et ses habitudes se cachent une autre... se révélera t-elle au Monde... Et puis de l'autre côté, c'est Paloma, elle a 12 ans, elle est " l'héritière" d'une dynastie qui doit en faire un pur produit de l'élite tout comme sa soeur sortie de normale sup et brillante tout en étant factice... elle veut se suicider et remettre de l'ordre dans l'état de son Monde mais préalablement elle rédige un journal du mouvement...
Voilà qui semblait une bonne entrée en matière pour attirer le chaland, et c'est ce qui s'est passé, je l'ai emprunté à ma mère, bien sûr, lu en vacances au bord de la mer, dans la mer, près de la piscine et au bord de la l'eau verteémeraude...
Le résultat me semble aller à contre courant complet de ce que l'auteur, enseignante en philosophie semblerait vouloir démontrer ou montrer enterme de déterminisme social.
De fait, le monde bourgeois totalement insipide et inodore, incolore avec ces codes et ses habitudes est là à la fois décrié mais au final renforcé et en dépit de l'avancée du roman, de l'intrigue... on ne retient pas grand chose à part la vacuité de nos mondes, de l'élite d'un côté et de cette impossibilité de franchir les rives ou presque, que même isolé dans son monde et apte à voir ce qu'il y a au delà des apparences, la vie vous rattrape et vous somme tout simplement de ne pas aller plus loin, c'est un peu pessimiste et presque sans espoir, je noircis le trait, c'est certain mais bon cela m'énerve un peu au final ce genre de bouquin "à la mode"... qui fait la une des magazines et que l'on oublie aussi vite qu'on a pu le lire, c'est quand même édité chez Gallimard que diantre... Et puis cet étalage de culture n'arrange rien à la donne, on aura compris que l'auteur est enseignant en Philosophie...
D même, la typo utilisée qui change d'une voix à l'autre, certes cela est pratique et permet de se mettre dans le personnage mais n'est-ce pas un peu trop, est-ce que l'on aurait compris sans cette mise en scène, est-ce que le lecteur va être bientôt guidé et qu'on lui fera l'explication avant la fin du chapitre et au début de chaque nouvel partie du roman... je sais que l'enseignant doit guider mais de là à...
Est-ce que l'on peut avoir du vrai du bon, parfois on se demande... enfin voilà peut être est-ce un peu dur dur pour ce roman mais bon voilà parfois cela ne passe pas...
Pour alléger un peu mon propos, retrouvez une bell critique sur passion des livres et passez faire un tour sur le site de Muriel Barbery avec quelques réponses à vos interrogations....
PS : chapeau bas pour son premier roman traduit en 12 langues...
Les brouillards de la Butte de Patrick Pécherot
Mais bon, c'est vrai que c'est quand même bien agréable de se retrouver au milieu du Montmartre des années 20, après la "der des der" enfin à ce que l'on pensait alors.. des bandits de petites envergures, des émules de la bande à Bonnot poursuivent leur entreprise de « récupérations individuelles » et des chiffonniers, de lutteurs d'une autre époque, de la vie de bohème et de quartier.
De croiser, c'est une très belle trouvaille, André Breton, le pape du surréalisme qui est impliqué plus que de raison dans cette intrigue policière qui voit des cadavres sortir des endroits les plus insolites, il devramême jouer de l'automatique... On entr'aperçoit également Antonin Artaud mais c'est vrai que les répliques données à André Breton ressortent du lot, une sorte de nonchalance et de facilité qui s'affiche tout simplement.
On navigue, entre anarchiste, syndicaliste et autre amusants mais c'est du côté des Usines et de la grande bourgeoisie que cela sent le plus mauvais, comme d'habitude... les odeurs d'une sacrée embrouille d'après guerre suintent de tous côtés, que s'est-il passé à la fin de le guerre, jusqu'où remonte cette belle histoire sidérurgique.
A vous de voir pour vous donner une idée, je suis partagé...
Cela part de la manière suivante :
« Le type qui me faisait face me fixait sans me voir. Le discret sourire qui flottait sur ses lèvres lui donnait une expression de stupeur amusée. Peut-être une pensée légère avait-elle traversé son esprit. A moins que ce ne soit l'incongruité de la situation.Sait-on ce qui peut vous passer par la tête dans de tels moments ? En tout cas, il devait être d'un naturel aimable. Moi, à sa place…Mais j'aimais mieux ne pas y être, à sa place, parce que l'homme qui me regardait avec tant d'insistance était mort, et bien mort.
- Merde !
Leboeuf ne parlait pas souvent, mais il venait de résumer ce que nous pensions tous les quatre. Cottet a levé sa lampe, sous la lueur dansante, le cadavre avait l'air de se foutre de nous. Il pouvait. Ce n'est pas tous les jours que quatre malfrats tombaient sur un macchabée en ouvrant un coffre-fort. Dehors, le vent redoublait. En hurlant, il s'engouffrait sous la porte. J'ai reculé d'un bond.
- Il a bougé ! »
Et puis on peut lire un hommage à Burma de Léo Malet. D'ailleurs, Pécherot indique dans un interview à l'Express en réponse à : "L'hommage à Léo Malet et la nostalgie d'un Paris disparu ne sont pas étrangers au succès des Brouillards" et Pécherot de répondre : "Non, bien sûr. Et cela me réjouit. Malet a toujours été apprécié d'un petit cercle d'amateurs mais il n'a jamais rencontré le succès qu'il méritait. Il n'a été reconnu que sur le tard. Si les Brouillards peuvent donner envie de relireBurma, tant mieux. Quant au Paris d'autrefois, je n'emploierai pas le mot de nostalgie. Il faut en finir avec les images d'Epinal d'un paradis perdu. La vie était beaucoup plus dure sur le pavé parisien en 1926 qu'elle ne l'est aujourd'hui. J'ai essayé, avec ce livre de retrouver une certaine mémoire collective, des silhouettes, des ambiances propices au traitement roman noir/roman feuilleton que je voulais explorer. Si le bouquin a plu c'est sans doute que cette mémoire est celle de beaucoup de gens. Il me semble important de ne pas perdre ces racines. Pas pour sacrifier à un quelconque passéisme, l'étroitesse d'esprit n'en est jamais éloignée, mais pour mieux vivre son temps".
Plus de détails sur Patrick Pécherot sur son site Internet très fourni...
Un peu de de René Char avec Fureur et Mystère et Lettera amorosa
Voilà que je me préparai tranquillement pour aller voir l'exposition sur René Char qui est présentée à la Bibliothèque Nationale de France mais voilà le temps manque alors je me suis mis à relire quelques livres même si ce n'est pas toujours facile de rentrer dans les textes de René Char; de la poésie en général, il faut sentir les choses et avant tout essayer de si confronter d'une manière ou une autre.
C'est vrai que Seuls demeurent n'est pas simple mais les feuillets d'ypnos, petit à petit me révèlent quelques significations, peut être est-ce également un leurre, c'est vrai qu'après la lecture du numérospecial de Télérama sur René Char, j'ai quelques pistes supplémentaires pour essayer d'entrouvrir les secrets de son écriture ou du moins me replonger dans cette période riche de la vie d'un Homme.
La poésie est un long échange entre soi et l'oeuvre, les oeuvres, faites de retours et de bribes aussi. Dans seuls demeurent et plus particulièrement "Partage formel" René Char dit "Le poète transforme indifféremment la défaite en victoire, la victoire en défaite, empereur pré-natal seulement soucieux du recueil de l'azur"
"Mirroir et Révocation", final de Seuls Demeurent, "Devant les précaires perspectives d'alchimie du dieu détruit - inaccompli dans l'expérience - je vous regarde, formes douées de vie, choses inouïes, choses quelconques, et j'interroge : "Commandement interne ? Sommation du dehors ?" La terre s'éjecte de ses parenthèses illettrées. Soleil et nuit dans un or identique parcourent et négocientl'espace-esprit, la chair-muraille. Le coeur s'évanouit... Ta réponse, connaissance, ce n'est plus la mort, université suspensive ".
Voilà un de ces fragments de vie qui donne naissance à de la beauté tout simplement, se plonger et se replonger au gré du temps qu'il nous est donné ici bas afin de découvrir, parcourir les sentiers lumineux de l'âme de ces poètes de l'esprit, qu'ils illuminent un peu plus notre route, lui prête un sens plus aigu eux qui sont tout en finesse et en affleurement, ils montrent une voie.
Quelques autres brefs poèmes à saisir au vol dans les feuillets d'hypnos.
59
"Si l'homme parfois ne fermait pas souverainement les yeux, il finirait par ne plus voir ce qui vaut d'être regardé"
83
"Le poète, conservateur des infinis visage du vivant."
130
"j'ai confectionné avec des déchets de montagnes des hommes qui embaumeront quelque temps les glaciers"
131
"A tout les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide mais le couvert reste mis"
162
"Voici l'époque où le poète sent se dresser en lui cette méridienne force d'ascension".
(...)
Et puis se plonger dans Lettera amorosa et sentir, vivre et humer la vie qui vient, qui passe,
"le coeur soudain privé, l'hôte du désert devient presque lisiblement le coeur fortuné, le coeur agrandi, le diadème".
(...)
"Lorsque j'écrivais sur le dos du temps"
Ma préférence allant tout naturellement à Guirlande terrestre illustré par Jean Arp en 1952, plus spontanée, plus abordable à mon goût que la version illustrée par Georges Braque et publiée en 1963sous le titre de Lettera amorosa. Je n'en dirais pas plus, découvrez découvrez humez l'air qui passe...
Dans la nuit Mozambique et autres récits de Laurent Gaudé
Voilà un peu déçu j'avoue humblement... pas à la hauteur de ces romans précédents mais il me manque la lecture d'Eldorado... à venir