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Amours transversales de Catherine Cusset

 
 
Il est de ces histoires qu’il est difficile de raconter et qu’il vaut mieux lire pour s’en faire une idée ; c’est un peu le cas ici avec « Amours transversales » ; le résumé qui est inscrit au dos de la couverture vous résume un peu cet état d’esprit :
 
« Quand elle avait quitté le studio à la tombée de la nuit, elle était éperdument amoureuse, elle juive, d'un Allemand trouvé en Italie. Il était beaucoup plus âgé qu'elle : trente-trois ans. Pendant des mois elle n'avait pu se réveiller sans voir le visage de Hans. Elle lui avait écrit une lettre. Il n'avait pas répondu. Elle n'avait jamais oublié Hans et cette délicatesse qui l'avait conduit à la laisser vierge." Le souvenir de Hans habite Myriam, qui est mariée à Xavier, qui tombe amoureux de Camille, qui rencontre Luis, qui aime Margarita, qui est morte. Ainsi s'entrelacent les fils de ces amours transversales - ces amours qui ne sont pas celles sur lesquelles on fonde sa vie, mais qui n'en sont pas moins importantes - jusqu'à la tragédie finale ».
 
Mais est-ce vraiment là, l’essence … j’en doute ; réflexions et scénettes si l’on peut dire sur la vie d’abord, la vie bourgeoise aussi, me semble t-il, la crainte de passer à côté de sa vie, la crise de la quarantaine, les sentiments et les désirs qui font de nous ce que nous sommes. Le souvenir perdu et la quête de soi, de se retrouver ou de changer radicalement de vie et de choisir ce qui ne semble pas nous correspondre ; vivre dans l’ombre de l’autre, le coup de foudre. Toutes ces histoires, c’est un peu de ça, de nos consciences imparfaites faites de doutes et d’interrogations, de jouissances sans réelle tromperie, c’est cet équilibre difficile de la vie que Catherine Cusset nous décrit, « impossibilité de vivre à notre note exacte » pour reprendre une expression de Morvan Lebesque que j’aime beaucoup. L’Amour ne semble pas supporter pas les traverses…
 
C’est un roman de nouvelles qui s’enchaîne au gré du vent et des rencontres, la dernière partie avec Camille est un peu déconnecté du reste même si … c’est une autre vie, ce n’est plus celle de Myriam et de ses histoires. Une écriture qui est prenante, qui vous implique directement dans le récit et qui vous fais ressentir les choses ; les interrogations sont là qui au gré des récites se posent en autant de solutions à donner, enfin sa version avec sa vision et ses conséquences. De belles histoires qui donnent une idée assez proche de la réalité de la vie vécue.
 
Un livre qui me semble décalé et proche de ses anciens romans. J’avais déjà beaucoup apprécié Le problème avec Jane qui reste emblématique et puis sinon dans un autre registre plus « familial » sa vision dans La haine de la famille ou encore dans un autre style Jouir
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La femme de l’analyste de Bruno Tessarech

  
 
Eh bien pour tout dire, très déçu me voilà, j’ai quand même terminé le bouquin mais si j’avais vraiment adore la machine é écrire du même auteur, je n’ai rien retrouvé dans la femme de l’analyste qui me laisse sourire un tant soit peu ni même me laisser prendre au jeu sauf peut être, il faut l’avouer que c’est un livre qui s’écrit en se racontant et que l’histoire que vous lisez est celle du roman, cela c’est vrai c’est beau et bien amené mais le sujet est loin d’être palpitant, vous me direz quoi de plus normal avec un écrivain en panne d’inspiration qui décide bon an mal an de trouver une solution en allant voir un analyste et que cette solution se pourrait être qui ? eh bien vous l’aurez deviné, la femme de l’analyste bien sûr…
 
Préférez plutôt la machine à écrire pour débuter du moins…
 
Lisez une petite interview ici
 
L’écriture est destruction de toute voix, de toute origine. L'écriture c'est ce neutre, ce composite, cet oblique où fuit notre sujet, le noir-et-blanc où vient se perdre toute identité, à commencer par celle-là même du corps qui écrit." (Barthes, La Mort de l'auteur).
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L’affaire des caricatures de Mahomet…

Loin de vouloir relancer la polémique qui a par ailleurs embrasée le reste du Monde, je me demande vraiment dans quel Monde nous vivons pour que 12 petits dessins pas franchement beau d’ailleurs fassent couler au niveau mondial, il faut quand même le rappeler tant d’encres…
 
Ne soyons pas complètement idiot non plus et que l’obscurantisme qui est censé devoir disparaître ne réapparaisse pas, surtout dans nos pays démocratique. Je ne comprends d’ailleurs pas non plus que « le très laïque MRAP [qui] a décidé de porter plainte contre France Soir pour " provocation et incitation à la haine raciale »…. Et je suis assez d’accord avec l’éditorial de Laurent Greilsamer dans le Monde du 7 février : :
 
« Chers dessinateurs, inutile de continuer à tailler vos crayons. Il se fait tard et vous avez vécu le meilleur... Voilà ce qui nous traverse l'esprit à l'heure où toutes les saintes Eglises se coalisent dans une réprobation sévère des malheureuses caricatures du Prophète. Tandis que le monde musulman clame sa colère et son incompréhension, au nom de Mahomet jugé blasphémé, il n'est plus très raisonnable de vouloir se moquer, critiquer, plaisanter. D'un coup, l'esprit libertaire, ce goût de la légèreté et de la désinvolture, du combat et du rire bête et méchant n'est plus du tout de saison. »
(…)
« Caricaturer sans jamais blesser relève de la gageure. Le séisme auquel nous assistons démontre que cela sera de plus en plus difficile ».
(…)
« Il n'y a plus de frontières spatiales, mais beaucoup de frontières mentales, politiques, philosophiques ou religieuses. Avant même que les maudites caricatures de Mahomet ne sombrent d'elles-mêmes dans l'oubli, elles sont devenues un objet de curiosité et de haine mêlées. Les voilà transformées en outil de propagande ».
 
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Marseille, la ville où est mort Kennedy de Maurice Gouiran

 
 
Vous allez me demander, mes qu’est-ce que vient faire ce titre, c’est vrai alors, la thèse est confirmée, Kennedy a vraiment été tué par des marseillais, les vieilles calanques auraient été au centre de l’imbroglio planétaire… allez savoir, et lisez ce petit polar tranquille qui vous emmène entre fictions et réalités à travers l’histoire et les faits mise en pratique et théorisation ; de la Varunne aux couloirs de la mort, de la French Connection à Dustigny en passant par les banlieues, la débrouille… Clo et Neila pourront-ils s’apprivoiser mutuellement, c’est à voir… en tout cas, il y a un air d’Izzo qui plane au moins par le laphroaig qui est un whisky… et un appel lointain aux vers de Louis Brauquier
 
Donc amateur de Provence et de chèvres, de mauresque et de bars, d’exilés et de voyages, suivez Clo essayant de démêler l’enchevêtrement de fils qui se sont noués autour d’une sordide affaire et comprenez dans le même temps les affres du couloir de la Mort qui attend quotidiennement des prisonniers aux Etats-Unis puis revenez en France pour un épilogue qui n’est pas mal trouvé …. Même si l’on reste un peu sur sa fin
 
Lecture sympathique
 
Un site d’hommage au poète Louis Brauquier par Roger Duchêne
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Fiction dans l’après-11-septembre d’Ariel Dorfman

 
A lire absolument, dans la rubrique Débats du journal Le Monde, daté du 13 janvier, l’article d’Ariel Dorfman, écrivain chilien que je ne connais pas mais que je vais esayer de connaître d’ici peu… il écrit « Fiction dans l’après-11-septembre », invention à la Borges d’une « parabole policière loufoque » censée être comprise par ses collègues universitaires américains de part les multiples références et clins d’œil intégrés… il n’en est rien… le résumé de ce non évènement est très très bon…
 
Bonne lecture sur Le Monde

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