BLOG CULTUREL
Rio Bravo d'Howard Hawks
Le dernier des vrais westerns avant leur retour ces dernières années. Avec ce qui préfigurait alors un changement radical dans le genre et dans la manière de promouvoir le cinéma, l'aspect marketing avec en tête d'affiche, l'inébranlable JohnWayne accompagné de deux petites étoiles montantes à savoir Dean Martin et Ricky Nelson ce derier étant un chanteur en vogue à l'époque.
Réalisé par Howard Hawks contre le film de Fred Zinnemann, Le train sifflera trois fois, qu'il détestait. "Le film est aujourd'hui considéré comme une des oeuvres ultimes d'un grand système hollywoodien menacé par la télévision. Il porte, en fait, déjà les stigmates des mutations de celui-ci"
John T. Chance (John Wayne), shérif de son état remet sur place Dude (Dean Martin), son vieil adjoint alcoolique avant que ce dernier ne se fasse liquider par Joe Burdet. Les ennuis commencent, Joe est le frère de Nathan pour qui il n'est évidemment pas question que son frère reste en prison. La guerre de tranchée va commencer dans l'attente du Marshall dans quelques jours. Les embuscades se succèdent mais l'amour arrive à percer entre John T Chance et la sublime Angie Dickinson qui n'a pas froid aux yeux mais qui revient de loin. Dude, l'alcoolique aidé de ses amis et par sa volonté arrive à redevenir celui qu'il était enfin est en passe de le redevenir. Et puis cette fraternité qui unit les amis contre l'adversité contre le mal... tous les ingrédients pour en faire un bon vieux mythe....
Un de ces grands westerns classique qu'il faut avoir vu au moins une fois pour se rappeler de cette époque mythique du cinéma et de l'ouest sauvage sans foi ni loi. Cela permet aussi de lire une vielle bdanachronqiue Lucky lucke et le poney express qui voit la naissance difficile de l'acheminement du courrier de l'est vers l'ouest; heureusement que Jolly jumper a des ressources...
Dans le journal le Monde du 20 septembre dernier on peut lire : "Les entretiens avec des cinéastes contenues dans les suppléments (Walter Hill, John Carpenter, Martin Scorsese et Peter Bogdanovich) confirment de surcroît ce qu'il était facile de présager : Rio Bravo n'est pas seulement le chant du cygne de l'"Age d'or", il est aussi une oeuvre-matrice qui a modelé la suite du cinéma d'action hollywoodien".
A vous de jouer...
Bord de mer de Julie Lopes-Curval
Bord de mer, caméra d'or du festival de Cannes en 2002 quand même? Eh bien croyez-moi c'est très lent et un peu chiant à vrai dire.
Certes, les acteurs sont terriblement bons et ont comprend leur désarroi dans cette petite ville du bout du monde, du bout de la France où rien ne change, rien ne bouge tout est égal à hier et à demain. La belleHélène Filières en a marre, c'est vrai que la perspective de trier des galets dans l'usine locale toute sa vie durant est un peu difficile à envisager ; le repreneur de l'usine de galets est lui aussi en plein désarroi et s'écarte progressivement de sa femme mais va t-il aller plus loin? rien n'est moins spur ou ce couple bizarre, étrange, vivant et mort à la fois, on se demande ce qu'ils viennent faire jusqu'ici? se reposer sans doute, se ressourcer?
La mère de Jonathan Zaccaï, qui est maître nageur et le restera d'ailleurs probablement toute s vie, s'embête tellement qu'elle passe sa vie à jouer au casino, à 1? le tour de manchot, elle a vite fait d'engloutir des sommes considérables, le début de la fin mais aussi, qu'est-ce qu'elle a d'autres à faire?
Rupture, incompréhension, absence de choix, vie bloquée, arrêtée, c'est une réalité prégnante qui s'abat sur ces personnes, sur leurs vies, c'est vrai que c'est difficile et que le changement n'est pas toujours simple à organiser ; il ne convient d'ailleurs pas à tout le monde mais il faut bien se connaître afin de ne pas se réveiller un jour avec le sentiment de n'avoir pasvécu , de n'avoir pas eu de Vie. Qu'on se le dise, on a qu'une vie et dans cette optique, je vous conseille donc de ne pas vous attarder outre mesure sur ce petit film d'auteur qui peut faire sourire par moment mais bon cela ne fait pas tout?.
A éviter donc?
Le samourai et le cercle rouge de Jean-Pierre Melville
Dans le cerle rouge (1970), on retrouve un Bourvil dans un rôle que l'on ne lui connaissait pas, un commissaire qui traque Gian Maria Volonté bandit qui se fait la malle et croise sur son chemin Alain Delon, sortant à peine de prison, un concours de circonstance (la superbe Plymouth Fury III 1966) lie ses deux hommes d'une amitié indéfectible et ils décident de monter un des grands hold up de la place Vendôme et s'associe en cela à un ancien flic, Yves montant en ancien flic complètement sous l'emprise de l'alcool mais qui se réveille et devient l'homme d'un jour.
Un bon vieux grand polar français comme on les aime, avec des acteurs hors pairs comme on en fait presque plus
Le samourai, dans la même veine, on retrouve un Alain Delon dans sa jeunesse avec la force et la froideur qui caractérise le véritable samourai, homme solitaire et indépendant, tueur à gage professionnel qui accompli son travail sans se poser la moindre question avec force et brio mais dans ce milieu tout le monde n'est pas comme lui, d'autres ne jouent pas le même jeu... son alibi est en béton armé et lorsque il plonge ses yeux d'un bleu d'acier dans ceux d'une pianiste le monde n'existe plus...
"II n'y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï; si ce n'est celle du tigre dans la jungle, peut-être..."
Le récidiviste (straight time) de Ulu Grosbard
Un bon vieux film que Straight Time, je ne l'avais pas vu, merci à MK2 de me l'avoir suggéré, entre parenthèse, je me demande bien ce que va donner l'alliance improbable entre MK2 et UGC... à suivre en tout cas. Pour revenir au récidiviste, c'est pas mal en fait, rétrospectivement parlant bien entendu, on est en 1978 quand même, cela me rappelle le film avecGabin et Delon qui était excellent également.
Là, Dustin Hoffman alias Max Dembo sort de prison et se retrouve en liberté conditionnelle, suivi de près, de trop près sans aucun doute par Earl Franck (alias Emmet Walsh) que l'on peut considérer comme l'archétype du connard qui ne permet pas de donner une seconde chance à quelqu'un, faut-il l'en blâmer ? Allez savoir mais subir des humiliations répétés alors que l'on vient de sortir de prison n'aide pas spécialement et même si MaxDembo trouve un job et même une petite amie avec jenny Mercier (alias Theresa Russel), les vexations et le retour en prison auront rapidement pour conséquence de le remettre dans la mauvaise voie, la seule qu'il connaisse au final... la société n'a pas été en mesure de luiproposer une solution en adéquation avec lui-même et il va replonger presque aussitôt, quelque part c'est également un peu la seule alternative qu'il a qui lui semble être raisonnable même si au fond de lui il sait quelles en seront à court terme les conséquencesinéluctables.
Alors il faudra sans aucun doute s'interroger sur les mesures permettant la réinsertion dans le tissu social, dans la vie quotidienne pour ces détenus qui revienne, qui retourne à la civilisation
Un film intéressant pour la mise en perspective. A ce titre d'ailleurs je vous invite à lire avec intérêt l'article de Nathalie Guibert paru le 25 juin 2007 dans le journal Le Monde intitulé "Récidive, un débat en régression" où on peut noter : "Le très sommaire exposé des motifs du projet de loi présenté par la garde des sceaux, Rachida Dati, au conseil des ministres du 13 juin, en témoigne : "La récidive, notamment celle qui concerne les infractions violentes, constitue une atteinte intolérable à la sécurité des personnes et des biens qui doit être combattue aussi efficacement que possible, qu'elle soit le fait de majeurs ou de mineurs." C'est tout. [Elle continue en nous rappelant les grands principes de la justice française que l'on semble de plus en plus oublier voir nier complètement...] La justice française est l'héritière du "rêve pédagogique des hommes de 1789", rappelle le magistrat et chercheur Denis Salas. Ce rêve était ainsi formulé : "L'éducation et le travail sont le pivot de la renaissance de l'homme coupable" [et de terminer par] "Le texte sur la récidive fait le choix de la prison ferme comme sanction de référence, au mépris des conditions actuelles de détention, productrices de délinquance".
Sur ces aspects, on lira également les propos repris d'un article du journal Le monde du 4 juillet dernier : "Le nouveau projet de loi contre la récidive sera-t-il efficace ? Le texte examiné à partir de jeudi 5 juillet au Sénat se veut dissuasif à l'égard des délinquants. Il prévoit des peines planchers pour les crimes et les délits punissables de trois ans de prison au moins, la fin de l'excuse de minorité pour les 16-18 ans récidivistes et une obligation de soins en prison. Il ne « correspond pas à la réalité de la récidive », ont dénoncé lors d'une conférence de presse, lundi 2 juillet, criminologues et professionnels de la justice. « Le travail sur le terrain comme les recherches existantes montrent qu'un programme efficace doit reposer sur quatre volets : une meilleure élucidation des actes délinquants par la police, une prévention pour éviter la première infraction, des conditions meilleures d'application des peines et une réforme du code pénal », a indiqué le chercheur Pierre Tournier. Selon les estimations de ce dernier, la future loi pourrait conduire à une augmentation de 10 000 détenus. La France compte actuellement 63 600 personnes sous écrou, soit 12 000 détenus de plus que de places disponibles".
Et aujourd'hui, 26 juillet vient d'être adopter de manière définitive par le Parlement la loi sur la récidive : "Des peines minimales d'emprisonnement, ferme ou assorti d'un sursis, sont créées pour les récidivistes. Elles représentent un tiers des peines encourues : un an, pour un délit puni de trois ans, deux ans pour cinq ans, etc. A la troisième infraction, les juges ne pourront déroger que si l'auteur des faits présente des "garanties exceptionnelles d'insertion".Le texte réforme une nouvelle fois l'ordonnance de 1945 sur l'enfance délinquante. A partir de 16 ans, les récidivistes pourront se voir infliger les peines minimales. Pour toutes les infractions violentes, l'excuse de minorité, qui entraîne une atténuation de leur responsabilité, sera écartée, sauf motivation spéciale".
Allez hop ... à vous de voir
THX 1138 de Georges Lucas
J'avais initialement vu une critique sur le Blog des Irréductibles il y a de cela quelques temps. Je m'étais dis à l'époque qu'il fallait impérativement que je corrige cette ignorance qui était la mienne. Je vous confirme,THX 1138 est un film culte à maints égards, un regard visionnaire deGeorges Lucasquand on pense que le film est sorti en 1971, je n'étais pas encore né et déjà le futur était à nos portes, il y a de ces personnages, ces individus qui font de l'anticipation comme si c'était naturel, que cela soit la science-fiction avec des romans qui annoncent pour partie le réel, la réalité d'aujourd'hui; on pense bien sûr àPhilip K. Dick et puis des réalisateurs qui ont une vision, c'est toujours cela le plus important, envisagez et essayer de se projet, de comprendre.
Le film n'a pas pris une ride, il semble tout droit sorti d'un studio hollywoodien d'aujourd'hui, l'aseptisation de la société est impressionnante, hors normes. En arrière plan, on entend presque "your purpose is to consume, your emotions are forbidden, your entire life is on camera, welcome to The future ... The future is here". cela résonne comme un air de déjà vu, de déjà entendu, on y est, réveillons-nous si déjà il n'est pas trop tard...
Voilà voilà, en tout cas je vous conseille vivement et pour plus d'informations, rendez-vous sur Wikipédia ou encore sur le site internet de THX 1138 qui est lui-même un peu ésotérique...