BLOG CULTUREL
Quantum of Solace de Marc Forster [5/10]
Le virage était annoncé par le précédent opus de James Bond, la venue de Daniel Craig. C'est maintenant consommé, James Bond n'est plus ce charmeur fou plein de finesse, c'est vrai aussi que la source des Ian flemming s'est tarie mais quand même, cela ne semble pas un tour de force que de coller à l'esprit initial. Enfin probablement que l'action rapporte plus...
Alors voilà, un film tout en action, purement action et encore action...
Plus vraiment de James Bond Girl, M est toujours là mais bon... plus de gadgets non plus, plus rien quoi sauf un super-agent habile, perspicace et pugnace.
Est-ce vraiment la dernière mission de Bond ? est-ce que Mr Greene alias Mathieu Amalric sera son dernier Docteur no... rien vraiment de plus à ajouter, globalement très décevant à part les scènes d'actions...
Mesrine, l'instinct de Mort de Jean-Francois Richet [8,5/10]
Un très grand Vincent Cassel tout simplement.
Cassel, c'est Mesrine, celui que l'on ne connaît pas, celui d'avant la fin, celui qui revient d'Algérie, qui revoit son pote, rencontre un ancien de l'OAS, part en Espagne, trouve sa femme et a deux enfants, celui qui a n'a pas peur d'avoir du sang sur les mains et de rendre justice, enfin la sienne, celle de la parole donnée, des règles enfin quand cela arrange aussi. Le milieu et la prison puis l'exil au canada avec sa dulcinée, d'un milliardaire kidnappé, d'une arrestation en Arizona, d'un retour au Canada, et d'un Vive le Québec Libre, d'un enfermement à l'USC, d'un traitement inhumain de 3 mois même pour les pires, la prison ne doit pas être comme cela... et puis l'évasion, simple et belle et le retour, la folie et l'amitié; le respect de la parole donnée puis et puis le retour en France...
Un parcours hors norme pour quelqu'un d'hors normes, encore un de ces polars "romantique" si l'on peut dire. je crois que la définition de polar romantique m'est très personnelle... et ne recouvre en rien son appellation habituelle... Je jeu d'acteur de Vincent Cassel et tout simplement impressionnant, Depardieu est hadipeux, visqueux et dégoûlinant, c'est vrai que cela va bien a son personnage de l'ombre, d'un temps que l'on ne veut plus rien savoir que la vérité qui blesse et un Gilles Lellouche sympathique alias Tony Fereirra...
Dans Le Monde, on peut lire : "Un concentré de violence, de ruse, de bravade flamboyante. Un mauvais garçon insaisissable, séduisant, dangereux, dont l'activité criminelle, au diapason des tentations révolutionnaires de son époque, est une menace intolérable pour l'ordre établi. En un mot, une légende."
En espérant que la seconde partie soit aussi prenante...
Et puis quelques liens :
Mesrine ou l'art du nanar, Fallait-il tuer Mesrine ? et Le livre Mesrine, ennemi public numéro 1 de Jacques Nain
Serbis de Brillante Mendoza [2/10]
On évite d'aller voir Serbis, on s'économisera une place de cinéma et surtout 01h33 d'ennui.
En effet, rien de bien fascinant dans ce film philippin, la bande annonce était bien plus alléchante que la réalité. Pourtant sur la papier cela avait l'air bien...
"Au coeur d'Angeles, aux Philippines, la famille Pineda a élu domicile dans un vieux cinéma qu'elle exploite et qui projette des films érotiques des années 70. Alors que tous les personnages vaquent à leurs occupations quotidiennes, on découvre peu à peu leurs penchants, et les difficultés auxquelles ils se heurtent, qu'elles soient d'ordre relationnel, économique ou sexuel. En prise avec leurs démons intérieurs, tous les membres de cette famille ferment les yeux sur le business qui fleurit au sein même du cinéma : celui de la prostitution".
Home de Ursula Meier [7/10]
Etonnant film que celui d'ursula Meier.
On ne saurait ignorer le talent de cette famille atypique qui, exilée de leur plein gré au milieu d'un campagne désertique et belle à souhait est au porte d'une autoroute, autoroute fermé bien évidemment, aire de jeu privilégié du hockey-roller du soir, de la piscine en formation,... mais l'inexorable avancée de l'urbanisation va changer la donne et lorsque l'autoroute est reconditionnée, cloisonnée et que Monsieur X prend sa voiture à 07h11 ou presque pour être le premier sur l'autoroute du bonheur, finis pour lui les tracas, c'est un changement de vie qui attend la famille.
Emmené par une Isabelle Huppert tourmentée, belle et sauvage, Olivier Gourmet en père détonnant et AdélaIde Leroux fan du bikini, d'une clope et de Hard... la petite soeur qui petit à petit sombre dans une sombre paranoïa tandis que le jeune garçon est très loin de ces errances, se laissant porter. <un jeu assez fin de toutes cette famille. On rentre bientôt dans un huit clos familial dans lequel l'air va progressivement venir à manquer, l'atmosphère pleine de gaitée du début se détériore progressivement, avec les caractères des personnages. En premier lieu, la mère pour qui cette soif d'espace est primordial et qui ne veut, ne peut se résoudre à quitter ce lieu jadis magique, ce lieu de reconstruction intérieure dont elle s'est fait un havre de paix en élevant paisiblement ces enfants, on sent qu'il y a quelque chose qui couve d'un passé tumultueux mais sans savoir ou presque. Et puis c'est cette plongée dans l'abîme, cet enfermement et ce rejet du bruit complet, inexorable, c'est la seule solution qui a été trouvé. Isabelle Huppert, vacille, c'est vrai que depuis l'ouverture de l'autoroute elle n'arrive plus à dormir, elle a soif de paix intérieure et de sommeil, olivier gourmet va lui offrir cette dernière demeure qui lui est sienne, on sent une fin inexorable et pourtant.
Seule la plus âgée a su ce qui allait advenir, ce qui se tramait sous la roche et elle est partie, libre comme l'air.
des plans sublimes, des couleurs d'ailleurs et une très juste représentation fait de ce film un beau morceau mais pas aussi simple que ça à appréhender surtout la deuxième partie plus lente, c'est normal, on manque petit d'espace comme eux... en tout cas cela vaut le coup
La vie moderne de Raymond Depardon [ A voir ]
Eh bien voilà, bonjour pourrais-je avoir une place pour la France moderne ? Euh ah non, c'est plutôt la vie moderne, euh oui oui, effectivement, un lapsus peut être un peu révélateur... Allez savoir, en tout cas, j'ai plongé au MK2 Beaubourg, une seule salle MK2 qui diffuse ce film, heureusement que Beaubourg reste fidèle, enfin on ne peut que s'attrister devant cet état de fait, uniquement 47 salles sur toute la France, c'est pas cher payé quand même pour un film de Depardon, où va la vie moderne pourrais-ton se demander, voir Quantum of solace, HellBoy ou encore Mesrine... enfin c'est quand même dommage qu'il ne soit que si peu distribué, d'autant plus que la salle était plus que comble, un fait quand même pas si évident à Beaubourg, alors que la diffusion soit.
Voilà, que vous plongez dans un univers anti-citadin que probablement seuls des citadins vont voir d'ailleurs, ce qui est d'autant plus dommage mais enfin, on part sur les routes on repart aussi d'une route; Ces routes qui aboutissent, dans les Cévennes, mais ailleurs aussi évidemment à de grandes battisses perdues dans la forêt, l'été c'est superbe, luxuriance et vision de paradis, l'hiver également sous un autre angle et sans trop de dérangement ou de bruit aussi. mais cette vision simpliste et belle, c'est à la fois celle des gens du cru mais également l'oeil du touriste; les gens de là-bas car ils apprécient à sa juste valeur une vie dure, rude mais belle; Il faut être des passionnés de notre travail aime à répété un de ces agriculteurs/paysans qui a passé les 80 ans et qui continue sa vie, son amour des bêtes et de la région. Un métier qui se perd, qui change de contour, qui s'effrite, un métier fait de solitude, pour la plupart. Étonnant parallèle que cet homme d'obédience vaguement protestante qui regarde l'enterrement de l'abbé pierre sur une télé que même ma grand mère n'avait plus, il est une sort de christ païen, exilé ailleurs, il vit une autre vie que la mienne, la votre, proche peut être en cela de la nature, de cette immanence des choses et de l'impalpable... allez savoir en tout cas, il a une sacré gueule. Et des gueules, c'est ce qu'il nous montre Depardon, des vies burinés par le vent et par les réveils matinaux, le café noir et le sucre a 6 heures, cela fait déjà belle lurette qu'il son debout ces être d'ailleurs qui peuplent nos campagnes et quand survient le changement, ces célibataires endurcis, ne voient pas toujours d'un bon oeil un peu de changement et de nouveauté.
C'est aussi un grand pari que de partir, de s'établir et de reprendre une exploitation, de faire sa vie dans ces conditions; beaucoup de doutes, d'expectatives pour ces gens qui ne savent pas de quoi demain sera fait, d'un métier qui se perd et qui voit disparaître ces hommes d'un autre temps.
Des images qui ne sont pas à couper le souffle, je ne dirai pas cela, mais c'est la justesse, la vie au quotidien, les silences, les paroles mesuré ou pas et le prix des mots qui transperce dans ces instants qui sont quelque peu magique, on sourit, on rit, c'est un ailleurs pas totalement inconnu mais flou qui nous parle encore un peu pour combien de temps encore... alors allez-y, faites vous une idée des Cévennes, cela donne d'ailleurs une envie irrépressible de s'y perdre peut être pas complètement, il faut se connaître mais cela a l'air sublime. Retrouvez ces figures humaines qui étaient celles de vos grands parents, d'hommes de la terre
Et puis c'est également cette proximité, cette tendresse du regard et des mots que Depardon essaye de nous faire partager avec eux, avec ses amis qu'ils sont devenus pour lui.