BLOG CULTUREL
Control d'Anton Corbijn
Le film, vêtu de noir et de blanc par Anton Corbijn a un rendu quais photographique comme me le faisait remarque C. c'est un bonheur qui est rare et qu'il est bon d'apprécier à sa juste mesure. Le regard d'un photographe car Anton Corbijn est photographe et celui des stars? Cela débute en 1972 dans les quartiers de Macclesfield où a grandit Ian Curtis, dans un Manchester où comme il dira ensuite à Annik Honoré, il fait gris et triste mais où déjà Bowie est là aux commandes.
C'est là qu'il rencontre sa future femme, Debbie avec laquelle il se mariera très jeune, trop jeune et aura un enfant, natalie. Le groupe commence a bien marché mais si pour Ian Curtis cela devait resté une envolée, il a un peu peur de l'ampleur que cela prend, il doit donner beaucoup, trop sans doute lors de ses concerts et cela devient rapidement un dû qu'il doit payer pour monter sur scène, difficile d'autant plus qu'il est épileptique et qu'il doit tester une ribambelle de pilules/drogues qui peuvent avoir des effets contradictoires? il aura quelque crises lors de ces concerts.
Lorsqu'il est en concert, il est ailleurs, il est avec la douce et belle Annik qu'il aime et qu'il déteste à la fois, il l'a déteste car il ne sait pas choisir ; d'un côté sa femme et son amour irrémédiable du début de la découverte, de la jeunesse et de l'autre Annik, la beauté, la vie qui coule à flot et lui entre d'eux qui aime deux femmes de manière différentes mais sincère, il est de plus en plus partagé, scindé entre ces deux vies et il n'arrive tout simplement pas à gérer. Il ne veut quitter aucune des deux, il n'arrive pas à choisir.
La mélancolie est là autour de lui, dans ses écrits qui relatent également son état d'esprit, le film met en parallèle de manière subtile les états d'âme de Ian et ses chansons, reflet de cette vie qui s'enfonce ou qui ne correspond plus à ce qu'il en attendait.
La musique est là qui accompagne ce très beau film avec aux commandes Sam Riley, étonnant de vérité et de vitalité, il est également le chanteur du groupe 10000 things à Leeds?.
Voilà, il n'y a rien à dire et il faut le voir tout simplement.
Retrouvez plus d'informations sur l'espace My space du Film Control et puis sinon écoutez quelques titres cela fait du bien de se remettre dans le bain?
Un homme perdu de Danielle Arbid
En effet, je connais de part quelques expositions réalisées à la Galerie VU les très très belles photographies d'Antoine d'Agata, ces floues dans la nuit, dans la perdition de l'ailleurs ces ambiances sur réelles qu'il arrive à révéler de par son parcours, de par sa vie. Il y a cette lumière si particulière, ces endroits, ses situations... à découvrirassurément si vous ne connaissez pas, c'est un grand nom de la photo.
Mais ici, rien de tout cela une histoire qui manque de composition, de substrat, deux hommes perdus, l'un, Fouad Saleh sait très bien pourquoi même s'il semble avoir oublié, cela fait 20 qu'il se fuit à travers le moyen orient du Liban à la Jordanie puis la Syrie,... il ne veut plus se souvenir de ce qu'il a fait à cette femme...à sa femme. C'est à la frontière de la Jordanie que Thomas Koré (alias Melvil Poupaud) entre aperçoit cet homme avec une femme, il est photographe, il veut prendre des clichés de ce moment d'intensité entre deux êtres. Leur route commence ainsi, àAmman, Thomas erre dans les bas quartiers à la recherche de filles pour passer un moment et pour les photographier, c'est sa recherche, sa quête, trouver des sujets à explorer, à photographier.
Une sorte de lien se crée entre les deux hommes et Thomas lui demande de devenir son interprète et de le guider. Étrange binôme que forme ces deux hommes perdus; Thomas étant lui aussi au milieu du chaos, ayant laissé derrière lui une petite fille et une femme qui l'aime, il voulait vivre quelque chose d'autres... Au final est-ce qu'il vit vraiment cet ailleurs tant recherché, on a des doutes, il s'enferme chaque jour un peu plus dans ce quotidien noir et glauque. Est-ce que cette rencontre lui permettra d'ouvrir les yeux et de revenir, d'être à nouveau celui qu'il a sans doute été.... rien n'est moins certain...
le site Internet d'un homme perdu
28 semaines plus tard de Juan Carlos Fresnadillo
Ce n'est que le début... à éviter sauf pour les fans de chez fans.... Le site Internet de 28 semaines plus tard
Mon frère est fils unique de Daniele Luchetti
La Teigne décide de devenir fasciste alors que Manrico est communiste, un affrontement politique s'en suit; l'un essayant bon gré mal gré de faire revenir l'autre dans le chemin de la raison et de la démocratie, de la vraie démocratie. La Teigne se rend bien compte qu'il ne s'agit pas de la même famille mais il a aussi son honneur à garder... sauf qu'un jour sonne à la porte la sublimeFrancesca dont il tombe instantanément amoureux, c'est la fiancée de son frère...
Entre adolescence et âge adulte, la découverte des sentiments, de la politique, de la revendication de soi, de sa place dans la société de sa place parmi les autres et puis de la Vie tout simplement, c'est un peu de tout ça dont il est question. Alors, un très beau film que je vous conseille vivement d'aller voir, une histoire émouvante et pleine d'une d'amitié éternelle La bande annonce en Français mais je vous le conseille très vivement en italien, la version originale garde toute sa finesse... avce cette langue qui chante qui chante... et puis la chanson de Rino Gaetano "Mio fratello è figlio unico" Et enfin celle de la Bambola en hommage à Respiro
4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu
Concernant l'avortement, on peut lire sur Wikipedia : "Le décret 770 est un texte réprimant l'avortement en Roumanie, sous le régime de Nicolae Ceau?escu". (...) "Le décret 770 a été un des premier texte abrogé à la chute du régime. Le décret-loi n° 1 du 26 décembre 1989 a rétabli en Roumanie une politique très libérale d'avortement. L'acte y est légal jusqu'à la 14e semaine d'aménorrhée s'il est pratiqué par un médecin, aucun délai de réflexion n'est exigé" (...) "Le taux de mortalité des femmes par avortement est passé de 545 en 1989 (sur 627 décès en couches) à 51 en 1996. Ce résultat mitigé s'explique par la survivance d'une tradition d'avortement illégaux : 44 femmes succombait encore à ces pratiques en 1999. Le taux de mortalité des maternités à néanmoins chuté de 76" De mon point de vue, il manque cette mise en perspective sociétale et juridique pour que l'on comprenne mieux pourquoi on en est arrivé là. Mais ici, le parti pris a plutôt été d'occulter ces aspects pour se tourner vers le huit clos, la situation de ces deux jeunes filles qui doivent faire face à un drame. En effet, les compensations que demandent M.Bebe n'étaient pas prévues au programme et s'avèrent un tribut très lourd à payer; la relation que Gabbita a avec son ami s'en trouve irrémédiablement changé et l'anniversaire de sa mère est une scène digne des anciens temps. On ressent bien ce qui pouvait se passer à l'époque deNicolae Ceau?escu. La caméra tremble, la sensation d'oppression est là qui nous atteint de plein fouet, la nuit emporte tout sur son passage, tout peut survenir, la milice rode; la lumière del'hôtel clignote , les décors sont bien d'une autre ère, digne d'un monde perdu, ensevelis aux confins, la solitude de ces deux filles face à une situation qu'elle ne devrait pas gérer n'est pas simple à vivre, elles n'y était pas préparées; cela restera un secret à vie. Malheureusement, malgré tout je n'ai été qu'à moitié convaincu par ce beau film qui est magistralement filmé, véritable huit clos qui se referme peut être trop à mon goût sur ces deux personnages en omettant de nous donner une vision d'ensemble et une perspective politique... Le site du film 4 mois, 3 semaines, 2 jours