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Cinéma Herwann Perrin Cinéma Herwann Perrin

J'attends quelqu'un de Jérôme Bonnell


La petite troupe est là, aux côtés de Darroussin, décidément, je l'aime bien lui et Emmanuelle Devos également mais surtout lui, tout en douceur en mal aimé ou en recherche de soi, il est là, paisible et apaisant, il ne se plaint pas, il ne pleure que rarement mais les sentiments sont là, son histoire avec Sabine (Florence Loiret) est importante, il le sait bien mais il ne le l'avouera jamais, il ne peut pas, tout son système s'effondre, quoique... Cette Sabine, en prostituée de province pour laquelle il y a peu d'avenir, sauf celui de recommencer , tout recommencer mais ailleurs loin des racontars et de cette ville... elle attend quelqu'un pour se dégourdir les jambes...

Il est question de couples, d'hommes et de femmes qui évolue dans un environnement proche, une vie qui se déroule au grès des heures qui passent et des sentiments ambivalents qui s'affichent.

Agnès (Emmanuelle Devos) est dans l'attente, l'attente de plus, de petites attentions, d'un enaftn aussi peut être et de petits rien et son mari ne le voit pas ou ne veut pas les voir, on ne sait pas s'il comprend à un moment qu'il l'a perd un peu, les promenades en forêt ont du bon même si c'est pour perdre un gros chien matou que l'on avait récupéré par hasard à la sortie d'un parc, il était temps d'ailleurs les envies et le désir se réalisent parfois, elle sont plus fortes, les yeux bleus attirent...
Emmanuel devos, je l'aime bien aussi malgré ses rôles pas toujours simple et sa physionomie qui parfois laisse entrevoir trop de mollesse, rien ne s'accroche, tout glisse à la surface elle est forte, elle est tel un roc mais quand elle tombe dans les bras de son frère on comprend qu'il y a eu quelque chose... les rapports à la vieillesse et à leur mère sont aussi des moments attachants. Eric Caravaca est un de ces maris sympathiques mais angoissé et un peu "mouligasse", les couples sont parfois étranges...
Et puis il y a  les rapports en triptyques avec  Sylvain Dieuaide qui revient d'un long voyage mais d'où ? et pourquoi ? c'est sa ville, il en  reprend possession en quelque sorte, trouve un petit job mais ce n'est pas le plus important, il est là pour autre chose. Il cherche mais reste dans l'évitement, c'est difficile de revenir sur son passé, sur ses actes et un très lourd passif ; il a tord, sûrement mais il brûle de savoirqu'adviendrat-il?

Itinéraires croisés de personnages bien réels dans une petite ville de province bien sous tout rapport, un petit film sympathique qui ne casse pas labarraque mais qui est tout en douceur

Lisez la courte interview d'Emanuelle Devos sur Cinemapolis

Et retrouvez la bande annonce de J'attends quelqu'un sur You Tube

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300 de Zack Snyder

Véritable déclaration de guerre psychologique d'Hollywood ai-je lu quelque part...

En tout cas c'est impressionnant comme réalisation, bluffant même, bon c'est vrai qu'après deux ou trois films de ce type (Sin city étant le premier...) on se lassera et alors, l'histoire devra primer et l'on ne s'arrêtera pas, plus seulement aux aspects visuels, les effets de couleurs ou encore les ralentis (parfois un peu trop souvent utilisés d'ailleurs et pas toujours dans le bon sens).  C'est d'une esthétique presque photographique en tout cas,  Sparte et son mode de vie, ses lois et son honneur, la puissance guerrière et la force de ces surhommes...

Cette réalisation aux couleurs stupéfianteset et où la maîtrise technique est absolue ou presque. S'il est vrai qu'il s'agit effectivement de la guerre, cette adaptation de la bande dessinée de Frank Miller "300" est un peu une consécration dans le sens, où il est question, qu'on se le dise de  l'unification de la Grèce, rien que cela... La bataille des Thermophyles où en l'an 480 avant Jésus-Christ, le roi Leonidas et 300 spartiates vont s'opposer et résister jusqu'à leur dernier souffle à Xerxès, le Dieu vivant à la tête de l'immense armée Perse (Hérodote prétend que les forces perses étaient de 1 700 000 à terre et 517 000 sur mer)... L'unification des grecs s'en suivra et marquera par la suite le début de la Démocratie...

Sur Wikipedia, on peut lire : "Au sommet du Kolonós, théâtre de l'ultime résistance spartiate, sur lequel fut érigé un mausolée, une inscription du poète Simonide de Céos (-556 -467), commémore cette action : « Va, étranger, dire à Sparte qu'ici nous gisons, fidèles à ses lois »"

Accrochez-vous et visionnez un extrait...

Et, pour plus d'informations, rendez-vous sur le site de 300

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Mon fils à moi de Martial Fougeron

Un film coup de coeur sur un sujet des plus difficile, sensible et peu abordé: la maltraitance.

Avec une actrice phare, c'est Nathalie Baye, très très loin de Vénus Beauté avec à ses côtés dans un rôle d'effacement complet Olivier Gourmet en père résigné qui refuse de voir ce qui se passe, qui est dans l'attente enfin même pas, il est dans le no man's land de la vie, enfermé dans son travail, ses livres et sa vie grise et sans avenir

Victor Sévaux, c'est Julien le fils de sa mère (Nathalie Baye), un fils particulier qui a plusieurs vies; l'une ébouriffée à l'école avec Alice sa petite chérie, il a entre 12 et 14 ans, les petits flirts de son âge et la douceur de sa grand-mère maternelle avec qui il fait du piano un peu funky et puis il y a la maison avec sa mère bizarre, il est bien peigné, sage, a des résultats scolaires honorables mais tout bascule quand alice lui envoie une lettre et que sa mère l'intercepte, son fils chéri est en train de grandir, elle ne comprend pas et puis on veut lui enlever; il ne sera bientôt plus là...

Tout se dérègle et la mère possessive devient une mère insupportable qui entretient avec son fils une relation étrange et malsaine, elle le veut pour elle, uniquement pour elle; finis les sorties, les rencontres avec les copains, la scène du choix entre "faire une piscine avec sa mère où jouer au foot avec ses copains" est un de ces moments où la vie tangue du mauvais côté... Petit à petit la vie de Julien se détériore de manière presque imperceptible de l'extérieur mais de l'intérieur, tout se sait, la soeur veut que son père rompe le silence dans lequel il est muré, qu'il fasse face à sa femme, cela n'arrivera qu'une fois et pour combien de temps..., c'est vrai qu'il a un vie bourgeoise, certes mais tellement étriqué que l'on arrive même pas à croire qu'il puisse être véritablement professeur d'université, il manque de grandeur, cette grandeur d'âme ...

Alors côté maltraitance eh bien il ne s'agit pas simplement de la maltraitance physique qui se caractérise par des coups, des violences sur le corps, ... là c'est beaucoup plus insidieux et on le voit bien dans l'appel désespéré de Julien à la police, appel qui précède le drame, la police vérifie, fait son boulot mais dans la mesure où c'est de maltraitance psychique dont il est question, c'est beaucoup plus difficile à détecter (plus de piano, plus de chambre, autorisation de rentrer et de sortir de sa chambre, rupture des liens avec ses amis de classe, plus de sport,...) C'est à de l'enfermement psychologique que Julien est soumis, il ne lui restera plus qu'une seule solution devant cette incompréhension absolu de son entourage...

Dans le journal Le Monde du 7 mars dernier, on peut lire de Jean-Luc Douin et Jacques Mandelbaum les difficultés liées au financement de ce type de film, un itinéraire  quelque peu complexe : "Venu de la mise en scène de théâtre, Martial Fougeron a commencé à réaliser des courts métrages en 1997. C'est l'un d'entre eux qui détermine, en 2003, une rencontre déterminante pour le cinéaste, celle d'Elisabeth Depardieu, qui le fait entrer à Emergence, une université d'été dont elle assure la direction artistique et qui permet aux réalisateurs débutants de préparer leur premier long métrage. C'est encore elle qui intercède auprès de l'actrice principale pour le rôle très noir de mère pathogène dans Mon fils à moi : « Nathalie Baye, j'en rêvais, dit Fougeron, mais je ne voulais pas y croire. C'était l'idéal, ce méla nge de douceur et d'une violence à contre-emploi. Elisabeth lui a envoyé le script. Nathalie Baye m'a appelé elle-même pour me dire oui. Avec elle, le montage financier du film est devenu plus facile, même s'il a fallu s'accrocher. Elle est venue le défendre elle-même à France 2 avec son agent, Dominique Besnehard. Mais à l'époque, France 2 n'y croyait pas. Ils trouvaient le sujet difficile, avec ou sans Nathalie Baye. »

(...) Il faudra donc tout l'entregent des producteurs, Frederic Niedermeyer (Moby Dick Films) et Pascal Caucheteux (Why Not productions), pour rendre le film possible. Deux ans d'efforts pour boucler un financement modeste, 2 millions d'euros, obtenu grâce à l'avance sur recettes et l'apport conjugué des chaînes France 2, Canal Plus et TPS Star. La présence de Nathalie Baye, plus encore sa forte implication, permettent de surcroît une sortie décente assurée par le distributeur Studio Canal, avec environ quatre-vingts copies".

Enfin il est là et c'est au final ce qui est important car ce sont des sujets qui mérite que l'on s'y arrête mais aussi qu'il soit diffusé pour informer, pour prévenir ce type de situation...
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Les Témoins d'André Téchiné

Alors voilà, un très beau film de mon point de vue toute en finesse et avec de grands acteurs, je pense évidemment à Sami Bouajila et à Johan Libéreau qui crève littérallement l'écran l'un par son charisme et sa force de caractère, son jeu d'acteurs et son spectre et puis l'autre par sa spontanéité et sa joie de vivre, c'est impressionnant.
C'est un film sur un sujet des plus graves mais la lumière est là, avec Johan libéreau, c'est la gràce personnifiée qui avance vers nous.

Des personnages inquiets, complexes, Sarah alias Emmanuelle Béart n'arrive pas à être une mère, elle ne sait pas comment faire, ne s'est pas préparer à cet évènnement qui la met dans tous ces états; elle vit avec Mehdi (Sami Bouajila) flic aux moeurs et père en mode de confirmation... Adrien (Michel Blanc), un ami de Sarah débarque avec l'amour de sa vie, le jeune Manu (Johan Libéreau) dans les calanques de Marseille et là tous dansent et la vie est belle, le soleil et les vagues sont au rendez-vous puis tout bascule dans une passion dévorante à Paris entre Mehdi et Manu au détriment d'Adrien.

Des scènes tout à fait splendide, le frère et la soeur (Julie Depardieu) dans l'eau, reflet d'une vie qui s'étale, jeu des regards, plan fixe et sensibilité extrême, à Paris c'est la danse de Sandra une prostituée sur une chanson de Rita Mitsouko qui vous laisse pantois... une très jolie bande son que vous pourrez consultez tranquillement à l'occasion d'ailleurs sauf peut être un air à la Philip Glass dont on se lasse un peu à force... Et puis également ce regard sur les homosexuels et leur manière d'être, d'évoluer dans ce monde et cette difficulté de se trouver un peu aussi, de ce rapport physique et de ces lieux de rencontre qui semble être un peu la seule solution, cela a sûrement du un peu changer on est en 2007, les moeurs aussi évoluent...

On est en 1984, le spectre d'Orwell est loin mais un autre spectre s'appellant AIDS ou plus encore SIDA (syndrome de l'immunodéficience acquise) apparaît jetant l'opprobre sur les cas qui se multiplient de jour en jour et pour lesquels il n'y a aucune solution, la mort est là qui les attends rapidement.
C'est la guerre, c'est l'hiver et l'annonce du mal, le combat qui s'ensuit met tout s'en dessus dessous, Mehdi flippe carrément, sarah ne sait plus très bien où est-ce qu'elle en est et puis Julie, la soeur effacée qui se consacre entièrement à son métier ne comprend pas ce qui arrive où ne veut pas; la lente dégradation de Manu et sa mort permettra à chacun de revenir à soi.

Le retour de l'été, c'est la vie qui reprend le dessus, hymne à la vie et à la beauté des jours et des sentiments qui ne s'effacent pas, qui restent et pedurent par delà les personnes et le temps. C'est un très beau film tout en douceur que nous livre André Téchiné sur un sujet qui est loin d'être simple et qui malheureusement aujourd'hui frappe encore bon nombre... il faudra que je revois les nuits fauve et les roseaux sauvages...

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Azul de Daniel Sánchez Arévalo

Un peu déçu par ce film qui semblait devoir annoncer le nouvel Almodovar... on en est encore très loin.

Certes il y a de bonnes idées mais tout n'est qu'effleuré, abordé mais pas creusé en profondeur et le scénario manque au final de consistance, les personnages sont chacun à leur manière attachant et à fleur de peau mais pourquoi, dans quel but... notez que parfois, le sens n'est pas une denrée obligatoire mais là je m'attendais à plus, allez savoir pourquoi...

Entre Jorge qui ne sait pas ce qu'il veut faire où qui ne choisit que par ommission ou ne choisit pas tout simplement, se laisse happer par les évènements qui décide pour lui; il est là, concierge au master en gestion en apparition dans ce monde qui le construit et dans lequel il avance au rythme des avènements qui arrivent... Peut être enfin a t-il trouvé sa voie...
Antonio, en prison s'amourache d'une fille, elle n'a aucune envie de lui mais veut, désire un enfant, Paula est belle et irradie mais pourquoi attend t-elle un enfant, pour combler un vide récent, pour combler l'absence de vie qu'elle a, pour se projeter vers un ailleurs, aucune idée...
Et Israël le meilleur ami de Jorge qui se découvre des pulsions enfouies au tréfond de son être par le visionnage d'une série de massage d'un genre très particulier... on ne voit pas trop ce que cela implique pour lui...
Natalie et Jorge, aussi, une relation en queue de poisson, amour d'enfance amour de raison amour truqué... qui sais...

Des caractères qui se dévoilent et intriguent mais qui ne veulent pas aller jusqu'au bout de leur sentiment, de leurs périples...

Le site de Azul

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