BLOG CULTUREL
Snow Cake de Marc Evans
Avec ce petit film d'un autre genre, Marc Evans arrive en OVNI avec en toile de fond le Canada, l'Ontario plus exactement et Wawa, petit village, bourgade dans laquelle bien malgré lui Alan (alias Alan Rickman) s'arrête auprès de Linda (jeune femme autiste) jouée par une extraodinaire Sigourney Weaver. Tous les deux vont essayer bon an mal an de se reconstruire lui sort d'une période difficile, elle est sur un nuage de neige et puis c'est également la rencontre d'Alan et de Maggie (alias Carrie-Anne Moss) avecqui il se sent lui, en confiance et maître de sa vie.
Vous me direz qu'il n'y a rien d'exceptionnel dans ce film, vous aurez raison seulement souvent la simplicité et la manière d'être en dise beaucoup plus long sur ce que l'on ressent que ce que l'on peut dire de manière explicite. C'est un peu dans toutes les situations de la vie que se révèle à nous une personne avec leurs traits les meilleurs et les plus mauvais. Laisser de l'espace, de l'air est important et, avec cette jeune femme autiste c'est également l'occasion de voir un autre monde qui s'ouvre à nous, certes un peu différent mais proche et puis également un de ces mondes sans fioritures et ou les sentiments prennent le dessus, la vie et ses envies, les vérités sont là...
Savoir ce que l'on veut, l'assumer et avancer dans cette direction; ne pas regretter et laisser la vie, doucement reprendre ses droits. Marc Evans arrive à aborder des rivages complexes tout en les simplifiant et en les rendant fluide ce qui n'est pas forcément facile lorsqu'il est question de la perte d'un être cher, de la solitude vécue de manière choisie ou encore des sentiments éprouvés que l'on a parfois tendance à refouler par peur de l'autre, par peur de soi aussi peut être...
C'est un film touchant qui ne pourra que vous interpeller avec encore une fois, une Sigourney Weaver exceptionnelle...
Le site de Snow Cake
La vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck
C'est avec un grand brio que Florian Henckel von Donnersmarck revient sur une histoire brûlante, celle de la RDA et plus particulièrement de sa police secrète, la STASI, organisme d'Etat qui s'insinue dans les méandres, les interstices de la vie de chacun investiguant au mépris de tout respect de la vie privée bien sûr, au nom de la raison d'Etat ou encore plus de la raison personnelle lorsque cela arrange un ministre, lorsque un délit d'attitude, une opinion ne respecte pas la norme du parti, la norme édictée par l'Etat tout puissant.
C'est sur un écrivain, un artiste sur lequel cette censure tombe ici, malgré ses relations privilégiées avec la famille Honecker (neveu...) il ne s'en sort pas, une filature des plus fines est organisée, le Ministre Hempf est là, scrutant chacun de ses mouvements, lui qui est amoureux de la fiancée de l'Artiste... la belle Christa-Maria Sieland (alias Martina Gedeck) Il faut trouver la faille, le défaut de la curiasse coûte que coûte et l'exploiter envers et contre tout, l'équipe qui est menée par la Capitaine est impitoyable, force en est de l'attitude avec la voisine de l'artiste; la toute puissance de l'Etat et des individus investis des pouvoirs qui les dépassent...
Pourtant, c'est également dans ces moments que surgît l'improbable, le DOUTE, celui qui petit à petit dans tout un chacun du plus faible au plus fort est tenaillé et qui au plus profond de lui sait que ce qu'il est en train de faire est Mal, au sens le plus pur du terme. C'est dans cette perspective que les micros-rouages peuvent entraver la marche d'une machine de guerre. L'Homme, est ce petit pion qui au milieu de cet océan peut se dresser devant l'ennemi et faire front SEUL. Il y a des Justes, il y en a partout et c'est important de le rappeler, ces êtres qui par leur actions, si petite soit t-elle permettent de changer la face d'un monde dénué de limites. Cela me rappelle à ce propos le bouquin de Hans Fallada "Seul dans Berlin"
En tout cas, le scénario ne laisse rien passer de la petitesse des uns et des autres, de la quête du pouvoir et des passes-droits, de l'amour et du pardon et de l'humilité de chacun. C'est avec une extrême finesse que l'ensemble de ces termes sont abordés ici et c'est avec le plus grand plaisir que vous suivrez ces performances d'acteurs notamment celle du Capitaine alias Ulrich Mühe et georg Dreyman alias Sebastian Koch
A voir assurément...
Le site de La vie des autres
Bobby d'Emilio Estevez
Que se passt-il la journée précédent une élection présidentielle, aux Etats-Unis et de surcroît lorsque c'est Robert F. Kennedy qui est en balance, le frère de Jhonn Fitgerald Kennedy of course dont on connaît le destin tragique et dont le destin restera tragique également (Bobby) pour son frère.
Essai de reconstitution d'un parcours de vie de personnes, sattelites dans cet hotel Ambassador de Los Angeles en cette journée du 4 juin 1968 où le drame ne manquera pas d'arriver et laissera encore une fois exhangue une population qui avait envie de croire dans un idéal de liberté, de justice sociale et de démocratie... on prendra note des morceaux choisis du discours du candidat qui sonne encore bien à l'heure d'aujourd'hui, étonnamment en avance avec son temps (A Generous and Compassionate Country et The Mindless Menace of Violence" and `On The Mindless Menace Of Violence).
Une palette d'acteurs ont été mis à contribution pour venir rendre hommage à ce grand homme, grand show à l'américaine avec entre autres Anthony Hopkins, Sharon Stone, Demi Moore, Elijah Wood,... permettant ainsi de retracer une journée ordinaire, de fin de campagne, avant la célébration du champgane ou la déception, les sondages arrivent tranquillement, des jeunes expérimentent des substances hallucinogènes au lieu d'aller rameuter les troupes, ils s'en veulent; un couple essayent de se retrouver, deux jeunes vont se marier pour éviter à l'un deux de partir à la guerre (du Vietnam), mariage de raison ou plus.... le gérant de l'hotel aime les blondes à crinières, sa femme est loin de rester de marbre... un manager est raciste, il sera mis de côté, des mexicanos se voient obligés de travailler au pied levé alors que pour un c'est l'occasion d'emmener son père voir un de ces match de baseball de légende, son collègue n'a pour vie que sa haine, le cuisinier arrivera t-il à le persuader qu'il existe autre chose que la haine... le moment tant attendu arrive et les liens se nouent, presque palpable et puis c'est le crescendo, la virevolte et tout bascule, l'horreur est là qui met fin à tout ...
Belle bande son avec avec par exemple, The Supremes et Come See About Me; Stevie Wonder avec I Was Made To Love Her ou encore Marvin Gaye, Aretha Franklin et Baby, I Love You et Simon & Garfunkel avec le si bon The Sound Of Silence que je n'avais pas écouté depuis belle lurette.... qu'on se le dise...
Mais, malgré tout ce potentiel, l'ensemble n'a pas réussi à me persuader à me convaincre alors essayez peut être de vous faire une opinion de votre côté, un peu trop show à l'américaine si l'on peut dire mais bon d'un autre côté belle performance et maîtrise de la réalisation .... certains en pleuraient....
Le site officiel de Bobby
Little Children de Todd Field
Les vies de la petite communauté qui s'expose ici comme une fresque avec en contrechamp la force narrative de cette voix off qui nous guide dansels pages des personnages va imploser littéralement lorsque au détour d'un pari insignifiant, une mère (aliaskate Winslet ) et un père (alias Patrick Wilson ) mariés de surcroît vont s'embrasser devant les autres représentantes de cette bourgeoisie coincée de n'importe quelle ville moyenne... C'est le début de la tourmente qui s'annonce dans la petite ville perdue qui pourrait tellement elle semblereproductible se trouver presque partout aux Etats-Unis.
La morale ambiante et la peu de l'autre règne lorsque un soi disant pervers est relaché et vit dans le quartier; c'est la quiétude des vies familiales qui s'en trouve perturbée, une sorte de milice est improvisée, le soit disant persécuté devient le persécuté que cela soit devant sa maison; la scène d'affolement généralisée à la piscine municipale marquant l'apothéose de la solitude de cette homme qui n'est qu'une carapace et qui n'a pas oupeu de raisons de vivre à part sa mère tant aimée...
La vie de Sarah pierce (Kate winslet) n'est pas des plus heureuse, certes le lit conjugal connaît certains dérapages notamment une petite scène au string dont on se rappellera la beauté du geste et la complexité du camouflage... son mari est un peu la face cachée de sa vie perdue où gâchée, elle est la mère de la petiteLucy mais elle ne la comprend pas refusant de laisser son instinct maternel prendre le pas... De son côté Brad Adamson (Patrick Wilson ) n'arrive pas à se concentrer pour son examen d'entrée et sa fascination devant des squatters marquent son côté insipide; il ne travaille pas, s'occupe de son fils qui devient rapidement un ami deLucy et fais donc plus amples connaissances avec Sarah Pierce... Il n'a pas confiance en plus, sa femme Kathy Adamson (la sublimeJennifer Connelly) est là qui tient la maison et le laisse petit à petit s'envoler du nid conjugal,...
Là, devant la confiance portée par Sarah Pierce, il tombe dans cette vie de débords auquel il n'avait même pas songé, d'autant plus que sa femme est superbe, que Sarah n'est pas son type, etc donc une histoire de basculement que rien ne préfigurait sauf les aléas de l'existence, d'une journée pluvieuse et d'un déclic, d'un sentiment d'être reconnu par l'autre et de n'être plus seul au monde.
Histoire de vies banales qui basculent dans des directions non voulues initialement, sentiment de désoeuvrement face à sa vie actuelle et absence de visibilité et de projection, de lumière dans ces vies recentrées uniquement sur le présent, sentiment de restriction de l'espace de la ville à celui d'une peau de chagrin qui ne permet plusaucun mouvement autonome, regard de l'autre et considération extérieure et absence de perspective tout simplement, c'est dans cet environnement que se déroule cette tranche de vie qui reste une tranche, la vie et l'ordre des choses reprenant indubitablement leurs droits, familles, ne vousinquiétez pas, la quiétude est de retour, ce nnullétait que l'espace d'un rêve, d'un cauchemar, on ne vous y reprendra plus et la morale restera sauve sauf dans vos placards intérieurs ou cette flamme brûlera et vous dévorera peut être....
Plus généralement, ce sont les rapports de couples qui sont intéressants à observer la mère et son fils (le pervers) puis Kate et Brad dans l'attente d'une reconnaissance, d'un sentiment d'existence propre, Le pervers et son homologue victime et bourreau, destin croisé puis lucy et sa mère dans l'attente l'une de l'autre mais n'arrivant pas à se trouver ou ne voulant pas pour la mère, ... il sont tous à la recherche de réponses, d'attentes et c'est dans leurs jeux que se trouvent les clés permettant de décrypter les rapports entre les différents protagonistes de cette bourgeoisie de quartier....
A découvrir sans appréhension, au final je ne m'attendais vraiment pas cela...
Le site officiel de Little Children
The Illusionist de Neil Burger
Edward Norton alias Eisenheimest l'illusionniste est de retour dans un petit film aux couleurs et au regard de cendre, un petit ton sépia qui vous permet de vous engouffrer dans cette belle histoire de magicien qui se déroule à Vienne à la fin du XIXème siècle. J'aime bien les histoires où l'on peut essayer de rêver et de croire ou les frontières s'estompent et où l'on veut croire à l'impossible, c'est alors qu'il arrive etqu'envers et contre tout, le destin brisé des êtres peut à nouveaux être réconcilié pour notre plus grand plaisir.
Je suis bon public cette fois-ci, j'ai envie de goûter à cet instant et d'essayer de me rappeler quand petit on m'a fait disparaître, un magicien était là lui aussi et l'espace de quelques heures j'étais un autre, j'avançais dans un monde qui n'est plus, qui n'est pas et c'était bon, enfin un moment, après la sensation de rester dans cet ailleurs impalpable où l'on est seul n'est pas très agréable...
Alors certains diront que le film est trop léger, trop simple, pas assez profond.... certes certes je ne peux nier l'évidence qui s'impose à mes yeux mais parfois il faut oublier les cadres et juste goûter un petit moment de tranquillité et de quiétude... Et puis, qu'est-ce qu'elle est belle Jessica Biel
alias Sophie... un talisman peut sauver le monde...Un peu à la Usual Suspect aussi, on le sent, tout s'emboîte de manière radicale et agencée et le saut du train dévoile ce qui est réellement, les apparences sont trompeuses "Nothing is what it seems" heureusement d'ailleurs.... on aurait été déçu cette fois-ci... Les spectres apparaissent et disparaissent, la magie noire opère et fais revenir les morts parmi les vivants pour dénoncer ce qu'ils ont subis, ceux qui le sont tués... les morts ne pardonnent pas... et la police essaye de veiller...
Le site de The Illusionist