BLOG CULTUREL
Little miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valérie Faris
Bon voilà un petit film tout en couleur qui vous permet de suivre les pérégrinations de la famille Hoover composé d'Olive pour laquelle on va en Californie, d'Albuquerque en minibus volswagen complètement déglingé et totalement sauvage..., pour qu'elle participe au concours des Miss beauté américaine version enfant... enfin presque...
Voilà la famille au grand complet en partance avec le grand père, co-directeur artistique d'Olive mais également héroinomane et ayant un tempérament bien trempé, son frère Dwayn qui lit "Ainsi Parlait Zarathoustra" de Nitezsche et a fait un voeux de silence jusqu'à son admission dans l'Air force, le père horripilant au possible qui essaye bon an mal an de se persuader qu'il est un battant et que tout le monde doit l'être comme il l'entend avec sa théorie des 9 étapes et son livre qui va faire de lui un coach riche... deviendra t-il célèbre pour autant, c'est une autre histoire, il faudrait qu'il se remette un peu plus en question, cela lui ferai du bien, sa femme, est un peu la cheville ouvrière, la petite fourmie qui est là pour tout le monde et qui s'efforce de faire le maximum....et son frère Franck vient de débarquer dans leur vie après avoir tenté de se suicider; ce n°1 de Proust aux Etats-Unis a subie des revers amoureux et ne doit être laissé seul...
Le voyage au long court peut enfin commencer et c'est un peu les rapports entre tous les membres de la famille qui vont se jouer ici sur fond de clins d'oeil et de tragi-comédie qui sont certes marrants mais est-ce qu'au final cela vaut le coup franchement d'aller voir ce film, j'ai quand même quelques doutes et ce malgré la scène du concours de beauté Miss América... Olive sera t-elle couronné avec son numéro ébouriffant et extravagant, on retrouve bien la patte du grand-père et la caricature complète de l'Amérique et du rêve, ses petites poupées presque plastifiés sont d'un autre Monde que l'on ne voudrait tout simplement jamais toucher ou cotoyer...
A votre bon coeur messieurs mesdames....
Le site de Little miss Sunshine
Citizen dog de Wisit Sasanatieng
Est-ce que vous avez envie d'être étonné, de vous laissez emporter par la vague asiatique et plus simplement vous laissez rêver avec Wisit Sasanatieng car si c'est le cas, vous devez aller voir ce petit film complètement déjanté, disjonté, décalé et délirant, c'est déjà pas mal non...
Saturé de couleurs avec des apparitions de grand-mère à tête de gekko, des montagnes de plastique, un mystérieux livre blanc qui ne s'avère pas si blanc que Jinn notre héroïne lit inlassablement, sans le comprendre, depuis qu'il est tombé du ciel; dans son uniforme bleu, elle plaît à Pott qui vient de la campagne, et vit pour Jinn qu'il a découvert.
D'abord travailleur dans une usine de mise en boîte de sardine où il perd son doigt mais va le retrouver, ne vous en faites pas, comme son copain Yott d'ailleurs qui découvrira les joies des rencontres dans les bus entassés de Bangkok. Pott décide alors de changer d'emploi et croisera alors Jinn, belle et farouche qui s'extasie devant les feuilletons papiers avec le prince "Pa pleung" ou quelque chose comme ça avec qui elle discute tranquillement, puis tour à tour lutte contre le plastic, amoureuse des plantes,...
On retrouve aussi régulièrement un moto-taxi mort-vivant happé par une pluie de casques un vendredi après-midi mais qui continue son travail tellement il l'adore..., un chien ou plutôt une chienne et ses petits; des couleurs tonitruantes et l'homme lècheur qui nettoie tout mais ne sait plus qui il est et le couple détonnant formé par l'Ours en peluche vivant et la "petite" farçie au jeu vidéo, à la cigarette et beintôt au téléphone portable... Les épisodes avec l'Ours devenu alcoolique et fumeur sont tout à fait exceptionnels et ont un rendu et une finesse toute particulière...
De grands moments en perspective, c'est moi qui vous le dis...Et puis le tout nappé ou enrobé d'une petite musique thaïlandaise que je verrai bien remixée cela ferait un taba, c'est certain, elle est déjà excellente... (je ne la retrouve pas mais je suis preneur au cas où...)
Adapté d'un roman de Koy Nuj, on sent rapidement d'où viens le réalisateur (de la pub) à sa manière de construire son film, de réhausser les couleurs utilisées, une approche par petites histoires mises bout à bout et le côté fantasque et débridé des univers issus de la publicité.
On n'oubliera pas de voir dans ce film une critique évidente du capitalisme de la chaîne de production en passant par la consommation et l'individualisme... et à l'absence de différenciation des personnes (tous les gens de Bangkok auraient dorénavant une queue...) allez savoir ...
Enfin voilà assez délirant mais bien délassant et haut en couleur
Pour les acteurs, voici les noms mais ils ne me parlent pas encore beaucoup... Mahasamut Boonyaruk, Peter Chuck Stephens, Saengthong Gate-Uthong, Sawatwong Palakawong Na Autthaya.... et le site très très succinct de citizen dog
Flandres de Bruno Dumont
Alors que dire de Flandres, eh bien c'est dur, je le savais bien mais quand même les aspects psychologiques, visuels (notament les scènes de guerre qui se déroule en Tunisie mais qui seraient transposables un peu partout) et la vie surotut la vie là-bas aux alentours de la frontière entre la France et la Belgique, sûrement dans ce no man's land fais de brumes, d'humidité, de vert et de boue et d'une vie qui fais relativiser... On ne peut presque pas être malheureux ici en voyant ce qui se passe dans ces contrées si proches et si lointaines des décallages existent, on le sait mais parfois on ne veut pas les voir; là il n'est question ni d'Internet, ni de blog ni des bobos de la chanson de Renaud (très bonne d'ailleurs), il est plutôt l'heure de régler les comptes avec la vie tout simplement.
Quels sont les perspectives pour Démester (alias Samuel Boidin) à part sa ferme et ses sentimenst cachés, confus pour son ami d'enfance Barbe (alias Adélaïde Leroux) qui lui donne un peu d'elle-même et qui illumine à sa façon le Nord de la France par son regard, ses errances et pour les autres, les oubliés, ceux qui ne sont pas là mais qui y sont en ce moment... Il n'y a pas de barre de béton, de problème sécuritaires ou autres amusement de ce genre; il n'y a que quelques fermes dans l'espace perdue de la campagne, il y a de l'amitié, de l'amour à sa manière et des moments de joies enfin de trompe l'ennui. On se dit que finalement on se plaint parfois un peu trop à vouloir ou à déjà avoir tout ici dans ce petit monde privilégié qui est souvent le notre.
Lorsque l'armée entre dans ces vies, pour les sauver peut être ? car ils le disent, rien ne les retient là... C'est l'inverse qui se produit et l'horreur sans nom s'inflitre, la barbarie, la non compréhension, les morts, les viols, la vengenace et la fuite éperdue en avant en arrière d'un monde à l'autre le premier finalement étant diablement plus agréable, doux. Le retourest alors là tant attendu par ceux qui attendaient là-bas...
Dans Le Monde on lira : "Flandres traque la barbarie chez le troufion plutôt que son sens de la fraternité ou son héroïsme. L'homme, chez Dumont, oscille entre l'humain et l'inhumain, la grâce et la crasse, sa part de bestialité étant attisée par l'enfer de machines infernales en plein désert. La guerre le plonge en régression, souligne sa peur, sa fatalité à être écrasé par le mal, son impuissance à se transcender en collectivité".
Il y a dans Démester, cette folie du regard qui vous en dis plus long sur la vie que la plus grand tirade, ces attitudes, ce repli intérieur et cette force brute qui fais le pendant avec Barbe, déluré sexuellement qui accepte, choisit son camp et déraille aussi dans cette attente du retour de son amour, de ses amours perdus dans ce néant aux portes de la réalité sociale d'aujourd'hui.
Sur Bruno Dumont, je ne sais pas grand chose sauf son interview récente dans les inrockuptibles qui d'ailleurs éclaire quelques points et que je vous conseille, aux antipodes de la réalisation semble t-il; il en est à son troisième film et semble demander beaucoup aux acteurs (ici ce sont des non professionnels....), son secret, pour les rendre vrai, les faire courrir, les exténuer eh oui véridique...
Lire une interview de Bruno Dumont et le site de Flandres
Le vent se lève de Ken Loach
A vrai dire, j'ai été un peu déçu par Ken Loach cette fois-ci. En effet, on est loin de ces anciens films enfin je dis ça mais le dernier me semble t-il remonte à 1995 avec Land and freedon sur la guerre d'Espagne et Carla's song sur le Nicaragua en 1996 donc il faut que je regarde dans la foulée ces films plus récent...
Bon cela n'enlève pas le fait que celui-ci n'apporte pas vraiment à l'Histoire, vision personnelle qui se laisse voir sans grand attrait avec quelques longueurs par ci par là et un déroulement linéaire qui n'apporte pas au film, une romance qui crève les yeux dès les premiers instants et une relation de frères qui n'est pas assez creusée et c'est bien dommage car cet angle aurait pu être diablement intéressant, uni dans le même combat, l'un décide de sauver l'Irlande à sa façon alors que l'autre décide à contre courant de ce qui prévalait au départ de rester dans la lutte armée et d'aller au bout de ses idées, difficle relation seulement esquissée.
Entre catholique et protestant, la guerre est là larvée au départ et de plus en plus violente, on est dans les années 20, au retour la guerre de tranchée, de la Somme et de l'horreur sans nom; la torture est déjà là qui dans ses geoles de bois sévit déjà contre les "révolutionnaires" et le conflit ne peut que s'enflammer, presque inéluctable aux vues de l'attitude des anglais... chaque homme n'est plus maître de ces décisions mais c'est plutôt les évènements qui dictent leur logique... Damien ne partira plus en angleterre pour exercer en tant que médecin, chris o'reilly finira sous la chapelle, Teddy passera dans l'opposition et ainsi de suite seule peut être une vielle grand mère reste et ne bougera pas, les évènemenst passant sur elle comme sur les années. La lutte politique est radicale, certes... mais jusqu'à quel point peut-on l'approuver et à partir de quand la subit-on, difficile choix qui se pose à Teddy... personne ne voudrait avoir a choisir et au vu des Hommes en présence, ce choix ne devrait pas être possible, la vie reste par delà plus précieuse, plus belle... Autre interrogation sur laquelle se penche Ken Loach sans trop s'attarder, c'est le rapport à la démocratie et ce que cela implique normalement... difficile équilibre à trouver entre respect de la démocratie et Etat de guerre... nécessité fais Loi souvent, trop souvent c'est d'ailleurs notre époque actuelle qui nous le rappelle beaucoup trop souvent...
Bon voilà alors au final, vous me direz quelques éléments intéressant, certes, oui mais pas vraiment plus que ça... alors je vous laisse juge de l'envie...
Le site du vent se lève
Selon Charlie de Nicole Garcia
Voilà un petit film français réalisée par une femme sur les hommes, eh oui c'est rare mais bien là, les débats retentissent déjà, les femmes accrochent moins que les hommes qui s'y retrouvent plus concrètement, une réalisatrice a pu cerner un pan de leur pérsonnalité, de leur complexité et ambivalences.
Alors de quoi s'agit -il ? egh bien de tranches de vies tout simplement, Magimel fuit un passé que son ami et chercheur va essayer de lui faire ressurgir pour le retrouver, l'embarquer à nouveau dans sa vie à lui, dans cete vie qu'il s'est construite mais qui au final ne lui plaît peut être pas tant que ça... on n'en saura jamais rien d'ailleurs; plus des doutes, des interrogations... Il y a ce champion de tennis, ce jeune qui en a marre, qui a tout simplement envie de vivre et de s'échapper de cet univers quasi carcéral, qui lutte sur lui-même et ne sait pas pourquoi il est là... Il y a Lindon qui n'est pas heureux enfin qui ne sait pas trop où il va et qui enchaîne les adultères devant les yeux de Charlie, les rapports Père-fils sont là dès le départ faussés par cette relation déséquilibrée et cette responsabilité qui pèse sur le fils, lourde responsabilité devant cette mère en porte à faux, devant ce barbecue qui ne se construit pas et les sentiments qui penchent... Dans le genre spirale infinie et cercle vicieux, c'est avec Poelvoorde que l'on se retrouve, soignant sa mère, en conditionnelle, faisant des brics et des brocs de ci de là, il est de ces personnages pour qui même si tout est pensé, un grain de sable vole toujours et grippe toute la chaîne... la fin est au rendez-vous à moins qu'un autre élément dégrippe par un des ces hasards extraodinaire de la vie la machine emballée et en surchauffe... Enfin notre ami bacri dans un rôle toujours là de raleur éternel joue à merveille, même si c'est vrai qu'il pourrait un peu se renouveler dans sa pallette, un maire de petite ville et sa relation avec séverine, une fleuriste est simple et belle, il est là, spectateur immobile d'un monde qui démabuule devant ses yeux et la scène où il voit séverine chez elle est un grand moment... un peu perdu et érant...
Alors voilà en quelques mots ces tranches de vies brossées qui vous permettent si pas de vous identifier du moins de suivre les cheminements de ces êtres, de ces hommes, entre attitudes, intrrogations; incompréhension et simplicité ils sont là à vivre une vie qui encore une fois est réelle, proche et palpable on est plus dans la fiction mais dans la réalité, le quotidien et c'est aussi ça la force de ce film qui ne restera pas impérissable mais qui a le mérite de se poser en projecteur d'aujourd'hui sur quelques hommes. Je répète souvent ce terme mais c'est bien de ça dont il est question, jusqu'au squelette Dirk découvert dans la banquise esseulée qui même s'il est appelé Homme représentant générique nous fait penser à cette "homme de solitude" devant un coucher de soleil
Alors plaira plaira pas, eh bien à vous de voir en tout cas...