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Cinéma Herwann Perrin Cinéma Herwann Perrin

Bronco Apache de Robert Aldrich

 
 
Voilà la magie de Paris qui opère encore une fois, dans une petite ruelle éclairée où il fait bon vivre semble t-il se confond dans la pierre, encastré le cinéma d’antan, celui où vous ne comprenez pas ou plus car c’est si lointain que l’on ne prend pas les tickets en avance, cela déroute, pourquoi diable… ce serait plus pratique mais pratique pour quoi ? Donc après le premier grognement, on se dis mais oui, bien sûr, et là on entre dans une petite salle où 5 personnes se sont donné rendez-vous avec Burt Lancaster et la belle Jean Peters pour revoir retracer dans leur mémoire où tout bonnement découvrir ce qui se cache ici, avant dernière soirée de l’indien dans le western, ce film aux bords carrés date de 1954 et conte la révolte éperdue de Massai (Burt Lancaster), dernier guerrier Apache qui ne veut pas être exilé avec Géronimo vers la Floride ; il en revient après avoir traversé la moitié des Etats-Unis, homme-légende ; il croise le chemin d’un cherokee, destinée heureuse qui le sauvera rétrospectivement. Trahi par les siens, il n’est que haine et vengeance, la mort est inéluctable, il le sait. Traqué, il ne pourra pas rester vivant bien longtemps mais il croise une autre route qui de raison en raison le transforme, mais est-ce que cela sera suffisant ?
 
La lutte d’un des derniers indiens contre l’oppression blanche et la déportation des siens dans un monde inconnu alors qu’ils étaient chez eux, cette rage de vivre et ce courage de l’époque de la conquête de l’ouest, un autre monde qui se ré-ouvre à nous
 
Il est dispo en DVD et je pense que Vera Cruz vaut également la peine…
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Syriana de Stephen Gaghan

 
Voilà voilà, l’industrie indépendante cinématographique hollywoodienne avec Georges Clooney en tête (dont on se souvient avec ferveur son récent et très très bon Good Bye Good Luck) se met au film « militant »….
 
L’intrigue est toute simple : comment les « rois » du pétrole influence et dirige l’économie… vaste programme où la corruption peut être envisagé non cyniquement comme la voie naturelle de résolution des conflits, qu’on se le dise, la justice a ce niveau là n’existe pas, jeu de pouvoir et de pressions, sacrifice humain contre milliard…
 
Bon, très bon polar à apprécier comme il se doit, Paraglider  sera d’accord… pas mal d’entremêlements de situations qui se juxtaposent mais la limpidité et la simplicité de lecture permet de suivre de bout en bout sans difficulté un monde qui est complexe, celui des imbroglio indutrio-financier.
On remonte lentement la pente pour comprendre petit à petit tous les enjeux qui se cachent derrière des décisions qui nous sommes dans le monde actuel dénuées de sens, allons plus loin et voyons d’un œil critique ce que nos beaux et sobres pays souverains font en dehors de nos frontières… soyons clair c’est une guerre qui se livre ici dont on nous donne quelques éléments.
 
L’industrie du pétrole, des compagnies comme on le souligne au début qui ont des revenus plus importants que certains pays de moyennes importance ont du poids et quel poids, quelle influence ; les pressions, qu’elles soient à tous les niveaux de la société sont implacables, il n’y a guère d’illusions, et derrière cet état de fait les réformes sont difficilement envisageables pour le Progressiste Prince Nasir car elles dérangent un ordre établi qui n’a cure de changement et qui construit pour lui, pour les Etats-Unis uniquement un avenir.
 
L’isolement des personnes, la construction de martyrs, l’enrôlement dans la religion, les services secrets et le retour à l’envoyeur, l’absence de sens moral et le jeu des puissants est sans failles,. Préparez vous à voir la réalité du monde dans lequel on évolue au jour le jour et comprenez ici comme je l’ai précisé il y a peu que la fiction n’est plus, vous êtes dans la réalité de tous els jours, c’est bon de la savoir…, le monde de demain se construit aujourd’hui et il a un coût certain, un coût humain d’abord financier ensuite…
 
Ne rêvons pas l’homme n’est pas bon, il a pu l’être à un moment donné, dans l’Eden perdu de l’avant chute si elle a existée…Y reviendra t-il ? Je n’ai guère d’illusions sur ce point…
 
Tous ces thèmes sont admirablement bien abordés dans ce film de Stephen Gaghan avec un Bob Barnes, alias Georges Clooney pas mauvais du tout qui représente cet homme, ce soldat ou pion qui ayant terminé son office peut être sacrifié sans aucune difficulté…
 
A VOIR…
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L’indien dans le Western à l’Action Christine Odéon

Désolé pour le retard de parution il ne reste que quelques jours, exactement jusqu’au 28 février prochain pour voir ou revoir quelques bons vieux western, vous me verrez sûrement à une des représentations de Bronco Apache, une vieille envie non encore assouvie…
Alors pour vendredi, c’est Bronco Apache, samedi, Josey Wales Hors-la-loi, dimanche Major dundee, Lundi, Bronco apache encore et mardi le convoi sauvage
 
Pour plus de détails sur les séances, rendez-vous sur leur site web
 
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Sauf le respect que je vous dois de Fabienne Godet

 
Quelques mauvaises critiques peuvent détruire un film facilement surtout si c’est un premier long métrage. Ce n’est pas possible que cela arrive avec sauf le respect que je vous dois tant le thème du film est admirablement bien traité par Fabienne Godet.
La réalité de la vie en entreprise surgissant dans votre quotidien, vous affectant au jour le jour jusqu’à ce que tout bascule pour une raison qui vous est étrangère. La machination ourdit n’est pas qu’un mythe et elle peut vous assaillir où que vous soyez. Les conséquences peuvent être désastreuses pour vous, votre entourage voire même mortelles. Les effets de bords si l’on peut dire peuvent également être foudroyants.
Faut-il se rebeller comme c’est le cas avec François après …à la suite d’un tragique incident ou comme  Simon en frontal ? Faut-il remettre tous les principes qui régissaient votre vie à plat, des questions qui se posent et qui vous sont posés, comment réagiriez-vous dans pareille situation ; nul ne le sait, bien heureux ceux et celles qui connaissent ces moments où toute une vie peut basculer dans le meilleure comme dans le pire.
 
C’est au travers de François (Olivier Gourmet, toujours aussi excellent), Clémence Durieux, la femme de François (Dominique blanc que je n’aime pas tout simplement…), une femme mariée qui fait peur à son mari, non pas une peur tangible mais une peur dans la relation, dans l’absence de relation, de communication, car c’est aussi ces aspects là qui sont abordés, le couple et la vie en dehors, enfin le peu qui y échappe et les difficultés de tout dire. De l’autre côté Simon le « pote » de François, le collègue devenu ami, qui est grande gueule mais pas mauvais bougre et sa femme avec qui il est bien heureux…Puis Lisa (Marion Cotillard toujours aussi belle et charmante) qui est en rébellion en décalage, une âme en peine mais bonne âme, qui cherche à aider, à rendre et qui ne croit pas dans le système, qui la subit et qui ne veut plus y croire…et l’Entreprise évidemment, son monde, ses règles, ses bassesses…
 
Tout l’intérêt du film réside dans le rapport à l'humain dans un moment de basculement où tout dérape.
 
Le début du film, c’est le tournant du film, vous comprendrez rapidement pourquoi cet instant ou la vie, telle dans Match point choisi de quel côté va tomber la pièce ne sachant pas quel est le bon côté…
 
A voir, un beau film militant mais au ton juste et où le concret prend le pas sur l’abstrait, on est dans ce réalisme primaire qui fait que la frontière entre fiction et documentaire s’effrite de plus en plus, étrange monde que le nôtre…
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Le Nouveau Monde de Terrence Mallik

 
 
Ovni flottant, Terrence Malik revient vers nous après quelques années de pause, il aime ça, enfin il semblerait, il revient après trois autres films que je n’ai pas vu (Badlands en 1973, les moisson du ciel en 1978 et la ligne rouge en 1988) honte à moi ? je ne sais pas, celui-ci est-il extatique comme semble le dire les Inrocks, je ne sais pas trop à vrai dire, sentiment partagé, on est bien sur la terre des esprits et « come spirit », cette voix off qui ne nous quittera plus pendant cette épopée relate ces existences enfin cet amour impossible et beau à al fois entre Pocahontas alias Q'Orianka Kilcher, belle indienne, pure et Capitaine Smith alias Colin Farell, rebelle parmi les rebelles qui ne veut pas croire ou pas choisir plutôt son destin, se laissant porter sans trop savoir, en ne voulant pas choisir ce qui s’impose.
 
Ensuite en parallèle, on a deux visions de mondes qui s’opposent en tous points presque d’une côté la colonie britannique qui est pour moi l’archétype de la société occidentale, individualiste, qui s’enferme sans vouloir accepter l’autre et s’ouvrir, se réfugiant dans les bas fond de l’humanité ou richesse, plutôt pouvoir est synonyme de saint graal à atteindre reléguant au delà de tout cette humanité et cette civilisation qu’ils sont sensés représenter. De l’autre c’est la société idéale, la beauté qui plane, les jeux, l’abondance la sérénité et la symbiose avec mère nature, l’absence de jalousie, enfin l’Eden tant rêvé.
 
C’est un peu trop à mon goût, je n’arrive pas à y croire d’autant plus que cela dégénère ensuite et que cette belle symbiose, est rompue, l’amour est-il au dessus de tout, il semblerait … l’Eden brisé, il commence petit à petit à disparaître, corrompu déjà par nous et nos méthodes, nos techniques… la mission civilisatrice fait son effet et l’âme perdue, l’âme de mère nature que symbolisait Pocahontas petit à petit se trouve enserré par cette robe anglaise qu’elle a appris à porter le mythe du bon sauvage que l’on éduque pour le ramener à la civilisation, belle idée que tout cela…
 
Enfin vous l’aurez compris entre récit extatique et mission civilisatrice tout compte fait c’est une vision par trop idyllique qui nous est contée ici, l’histoire d’amour est là qui nous fait oublier la destruction pure et simple d’un peuple ….peut être la fin est-elle, enfin je l’espère cette fin des illusions et ce retour à la vraie vie à celle de cet Eden perdu et cette prise de conscience immédiate rend cette vie de paraître inexistante…
 
En demi-teinte, les romantiques pleureront peut être…
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