BLOG CULTUREL
Assaut sur le central 13
Si par une nuit de réveillon vous deviez pactiser afin de rester en vie, que feriez-vous ? Sans détours ni grandiloquence, ce petit film d'action est sympathique et divertissant mais malheureusement, le scénario et les personnages ne sont pas spécialement fouillé, Ethan Hawke, en flic plein de remords ne convainc pas vraiment, Jean-françois Richet n'a pas été plus inspiré que cela ; il n'y a pas vraiment de tension ni d'atmosphère, on sait très bien ce qu'il va se passer, un film made in US typique, dommage
.mais gentil
La vie aquatique
Wes Anderson, entre loufoquerie et exception, on aime où on déteste ce film je pense, pour ma part, j'ai adoré, c'est bourré des moindres détails qui font que le dérapage reste contrôlé et grandiose pendant tout le déroulement du film.
Avec une palette d'acteurs renommé dont notre grand ami Bill Murray qui est et reste d'exception après Lost in Translation de Sofia Coppola, en égérie d'un certain style Cousteau, accompagné par Angelica Huston parfaite dans son rôle et Owen Wilson, fils chéri qui arrive du néant, où plutôt de la Kentucky Air line . Chapeau et sac en bandouillère des petites bandes sons divine le souci du détail et de la répétition, je pense bien sûr au chanteur Seu Jorge. Un Willem Dafoe hors contexte et au-delà de ces rôles habituels
Un autre univers féerique est né avec Wes Anderson à la suite de la famille Tenenbaums, un scénario, des petites scènes divines, des explications sur les méduses la faune, des images de documentaires comme on en n'a rarement vu
On rentre dans un monde irréel, entre comédie et tragédie à la fois, un univers comme il est étonnant et à la fois rassurant de voir qu'il puisse émerger dans des productions souvent monocorde, un petit ovni bien agréable à voir
Exceptionnel, à vrai dire
un bel humour décalé
avec un nombre infini de petites trouvailles
. Faites vous plaisir
Deux interviews, de Wes Anderson et d'Angelica Huston .
Le Couperet
Voilà un de ces films « à la française » que l'on apprécie de retrouver sur nos écrans. Sans jugements aucun, seul, nous sommes confrontés à la vie d'un homme pour qui tout a basculé lorsque, après 15 ans de bons et loyaux services il a été remercié ; délocalisation et réduction des coûts étant en balance avec le sort des hommes. Si au départ, il pensait pouvoir en profiter pour repartir vers de nouveaux horizons, la réalité s'est avérée plus proche de l'enlisement qu'autre chose
la conséquence ultime étant qu »il a décidé de supprimer tout simplement, ses concurrents directs en les traquant
Idée a priori saugrenue qui se révèle parfaitement exploitée par un José Garcia au mieux de sa forme dans un rôle de composition qui déambule au milieu de son couple en perte de vitesse et de ses enfants telle une âme en peine faisant mine de louvoyer et d'être encore là
il essaye tout simplement de survivre au sens le plus cruel du terme. Il croisera sur sa route quelques figures emblématiques dont les circonvolutions et les pensées glauques et délirantes (passage sur la canicule
) indiquent les errements du capitalisme qu'il faudra un jour prochain prendre en compte afin que les hommes ne deviennent pas de simples produits de consommation à usage limité
.
Un thriller-social de Costa-Gavras
The Final cut
Thème où le présent rejoint le futur, à la croisée de Minority Report et du Truman Show, Robin Williams nous convie à la mise en perspective de l'Histoire. Entre histoire racontées et histoire vraies, un abîme existe entre le souvenir que l'on veut avoir et garder en mémoire souvent agréable et les détours d'une vie, de vies plus complexes et moins léchées qu'un bâton de guimauve
tout le dilemme se pose
le choix ne doit-il pas rester sien.
Egalement une autre question : une vie se façonne à travers des expériences vécues, des moments partagés
parfois véritables parfois faussés par la réalité que l'on se construit
Des vies en balance autour d'une impression
fugacité du moment.
Si le thème est intéressant et Robin Williams loin de ces rôles habituels, on reste un peu sur sa FIN.
Le promeneur du champ de mars
Le parti pris par Guédiguian n'est pas de coller à la réalité mais de faire un film, c'est-à-dire une fiction où certains éléments réels croisent des éléments rapportés de sa propre histoire, d'histoire parallèles de la presse
et d'un homme face à la Mort
la vie face à la souffrance d'un Homme rongé de l'intérieur...
Bouquet a le charme des mots et de la langue, il représente bien cette image de Mitterrand en tant que Président qui s'inscrit dans l'histoire, amoureux des lettres (citant à loisir Péguy, Chardonne, ) et pour qui le souvenir et la mémoire est un bien personnel. La désillusion apparaît elle aussi et le sentiment d'une génération de s'être fait corrompre par un homme d'influence qui veut s'inscrire dans une Histoire qu'il a façonnée.
Le retour sur la période de Vichy et de l'affaire Bousquet prend une place centrale peut être trop insistante mais qui a le mérite de poser le problème
C'est également la solitude qui transparaît dans l'absence d'autres personnages que le quartet formé du président, de son biographe, le médecin et le garde du corps, solitude que l'on ressent pour le Président,t mais qui semble se transmettre également à son contact, envahissant et détruisant quelque peu la sphère privée aux alentours c'est d'ailleurs à la fois intéressant et hors de propos car on entre quelque part dans la vie du biographe par une porte détournée sans que cela apporte beaucoup au film.. quelques clins d'oeils notamment aux écoutes, à sa fille, rappelle au spectateurs avertis qu'il n'est plus tout seul maintenant qu'il a connu la sphère de l'Etat Par contre, on reprochera à al mise en scène quelques scènes qui émaillent le film, plans ou scènes dénuées de rapport semblant surgir du néant pour mieux disparaître ensuite
Personnellement, Jalil Lespert ne me semble pas à la hauteur du personnage face à un Michel Bouquet qui nous ressert les traits, l'ironie et le cynisme d'un Mitterrand dans ces grands jours
La désillusion de Mitterrand vis-à-vis de ses rêves imaginés est elle aussi abordée de façon silencieuse si l'on peut dire, et est proclamé haut et fort que la réalité efface les rêves ce qui reste bien dommage, la politique étant circonscrites à un immense jeu du chat contre les souris
le culte de l'indifférence prôné comme seul chemin libératoire
Une interview vidéo de Michel Bouquet sur le film assez amusante. Roland Dumas commente le film
.ainsi qu'Arnaud Montebourg
Idem sur Arte, vidéo de Guédiguian sur le film