Ulysse, les chants du retour par Jean Harambat

Ulysse, cet homme éternel qui nous vient du lointain. Hombre nous a enchanté avec cette épopée magique. Avec l'Iliade et puis l'Odyssée et le retour à Ithaque après vingt ans d'errance, l'arrogance plaît rarement aux Dieux.Le récit est centré est sur le retour d'Ulysse chez lui sur son île bienheureuse, bien aimée où l'attend quelques fidèles parmi eux Argos qui voit son chemin arriver à sa fin, son fils Télématique et sa femme pénélope qui défait la nuit ce qu'elle tisse pendant la journée.Un long voyage l'a emmené loin de ses terres si douces, de cette plage d'où il ne voulait pas partir, Troie la maudite est bien loin maintenant, sa ruse lui a gravir les marches de l'Olympe mais l'errance et les rencontres l'on éloigné des rivages du retour.

"les dieux sont des moments de l'homme" dit Alain

C'est Athéna qui la première se manifeste à lui et qui le métamorphose où plutôt est-ce lui qui n'est plus en phase avec ce qu'il a été. c'est un peu une question de moments, de retrouvailles avec soi mais aussi avec ce qui fait qu'il est ulysse qu'il doit mettre en place, bout à bout avant de revenir, d'être à nouveau l'Ulysse que sa chère et tendre attend "Elle veut Ulysse! Elle veut l'Ulysse de sa jeunesse"De beaux passages éclairants avec JP Vernant lorsqu'il conte le fantôme d'Achille aux enfers qui indique "aveuglement des vivants, nous dit Achille. Seule au final compte la vie telle que nous l'éprouvons tous le jours, avec ses joies et ses malheurs..." (...) "Les grecs le savent : nous vivons dans un univers limité, périssable. les choses s'évanouissent" (...) "La vie éphémère a sa valeur. L'immortalité est sans doute bien pire" et de repartir sur Ulysse et CalypsoL'invention ou presque de la psychologie avec cette pensée simple donnée au chant XX de l'Odyssée "Patience mon coeur ! Tu supportas chiennerie pire le jour ou le cyclope à l'âme emportée dévora des compagnons". La découverte de la vie intérieure ce qui sera d'ailleurs à la base d'Ulysse de Joyce.De très beaux moments avec les rhapsodes et l'épisode datant de 1933 lorsque Milman Parry et Albert Lord partent dans les montagnes noires de Bosnie et le plaines du Kosovo pour percer les grands mystères de la poésie homérique qui d'ailleurs m'a fait évidemment penser en écho à un de mes écrivains préférés Ismail Kadare et à son très beau roman le dossier H sur Homère et la quête des derniers rhapsodes...et puis vous y retrouverez aussi toute la poésie et les merveilleux paysages de la Grèce, des îles et la poésie qui en émane.Un livre superbe qui mêlent à la fois histoire, poésie, conte, philosophie un condensé de bonheur.Un grand bravo à Jean Harambat 

Inès de Loic Dauvillier et Jérome d'Aviau

Un album difficile à appréhender, un sujet souvent peu connue que celui de la violence conjugale.Un immeuble, un appartement, des voisins qui ne comprennent pas pourquoi les enfants pleurent. Un mari qui a réponse à tout et qui fait bonne figure. Une femme qui est enfermé dans un salle, elle se morfond à juste titre, elle réfléchit à ce qu'elle peut faire, ce qu'elle a pu faire pour en arriver là, ce qu'elle peut faire pour s'en sortir.Il part, la journée passe et la peur du retour revientun collègue, elle devient servante, esclave, les bleus se dévoilent, le collègue ne veut rien voir, la déliquescence reprend puis s'arrête, il part diner à l'extérieur. Le corps martyrisé se dévoile dans son horreur de bleus, de coups de violences.Le retour de la brute, de l'homme sera violent, le refus de se donner. La police, l'hôpital, la solitude d'un enfant.Un récit bouleversant sur un sujet dont on ne parle pas, un sujet tabou mais qui est là et qui ronge la société. l'heure à la domination physique et morale de l'homme n'est plus ne doit plus être et dénoncer ces méfaits est une nécessité qui fait loi

Falaises de Thibaut Balahy et Loïc

Avec Falaises, Thibaut Balahy et Loïc adaptent le roman d'Olivier AdamDeux frères, un père, une mère qui se suicide et voilà des vies chamboulées, bouleversées, hachurées voire détruites. Une plongée dans la vie de cette famille qui éclate littéralement.Un univers intimiste qui est retracé à travers des planches assez belle, souvent épurée, ou parfois seule une chanson résonne. La vie qui est meurtrier jamais et pour laquelle il n'y a pas de recomposition possible, plus un essai essai de survivre et de continuer à exister dans un monde sans attache réelle. Et ce d'autant plus que par des circonstances, par les hasards de la vie les morts hantent cette vieUne retranscription touchante autour delà douleur et de la perte d'être chers que je ne peux que vous recommander de lire.

Le grand combat par Zéphyr

Une librairie de quartier (le tome47 à Vitry sur Seine) qui a ouvert il doit y avoir un an maintenant, un libraire qui s'y connaît bien, sympathique de surcroît et qui organise très régulièrement des événements, des rencontres avec des auteursCette fois-ci c'était Zéphyr qui était convié et qui autour d'un petit apéritif improvisé parlait de son livre, de son roman graphique chez Futuropolis. L, auteur est jeune, sympa et dessine diablement bien.Le grand combat, où l'histoire d'un homme qui construit seule sa ville du futur perdu dans la forêt d'une campagne quelconque, cela ne plait pas à tout le monde comme de bien entendu mais il vit comme ça de longue date et sa passion pour le dessin, les totems, les golem est plus fortes une tout, seul la nature pourrait en venir à bout....Zéphir s'inspire de la vie de Chomo, un artiste écologiste avant l'heure, qui vécut en marge dans la forêt de Fontainebleau, pendant plus de 30 ansL'homme vient du néant pour une période il surgit pour y retournerDécouvrez le premier album de Zéphyr....

Au pays des lignes de Victor Hussenot

Un livre offert à ma fille, elle a 5 ans et elle adore, moi aussi d'ailleurs.Avec au pays de lignes Victor Hussenot réussi un tour de force. Un livre, plutôt une sorte de roman graphique, un ovni aussi.Vêtu de lignes comme son titre l'indique on retrouve un trait fin, subtil fait de rouge et de bleu, le sang qui irrigue les lignes avec ses alternances d'oxygénation. Des personnages qui sont presque muets, seuls au départ ils se rencontrent, se découvrent et finalement partent à l'aventure tous les deux dans ce monde aux contours et aux formes étranges, le rêve n'est pas loin, une rencontre et des obstacles pour finalement voguer vers la cabane dans les arbres, lieu de repos, de retour mais aussi de départ.On invente les dialogues muets de ses personnages, on se plonge et on se perd avec délectation dans ses forêts de rouge et de bleu, on saute de lignes horizontales en lignes cassées et on retombe toujours sur ces pieds.Un très beau roman graphiqueVisitez le blog de Victor Hussenot et lisez la critique de Jessi Bi sur du9.org