Les ruines de Paris : une exposition d'Yves Marchand & Romain Meffre

La galerie Polka nous fait découvrir le travail des photographes Yves Marchand et Romain Meffre, connus pour leur travail à la frontière de l’art documentaire, ils y dévoilent leur dernière exposition Les ruines de Paris une série captivante d’images où la ville lumière révèle ses zones d’ombre et d’abandon.

Ces artistes, célèbres pour leur exploration des espaces désertés (comme dans leur célèbre série The Ruins of Detroit), se penchent ici sur des lieux oubliés de la capitale française. À travers un travail à base d’intelligence artificielle, ils capturent les vestiges de bâtiments historiques, d’infrastructures désaffectées et d’endroits où le passé semble suspendu.

L’IA a permis au duo de “réaliser le fantasme de voir Paris quand elle ne sera plus, en avant-première. Vérifiant du même coup l’hypothèse de l’essayiste américain Alan Weisman dans Homo disparitus (2007) qui s’intéresse aux conséquences, notamment en terme d’infrastructures, d’une brutale disparition de l’espèce humaine sur la planète Terre.”.. « Lorsque nous sommes tombés sur les premières images convaincantes générées par IA fin 2022, nous sommes restés un temps incrédules. Suffisait-il de “prompter” quelques mots pour obtenir des images plus vraies que nature ? Le problème, c’est que l’imagination nous conduit souvent au même endroit. Et que la génération par IA nous expose à une infinité de choix qu’il faut contraindre... Il faut savoir précisément où l’on va, tout en le cherchant avec flexibilité. »

Alors, on dira probablement encore un projet IA, eh oui, on aura sûrement raison, mais qu’en partie, car au-delà de la capacité de l’IA d’aider à faire, il faut avoir l’idée, il faut œuvrer dans le sens de, aboutir à ce qui vous tient à cœur ce qui n’a rien de simple…

Une poésie de l’abandon

Les clichés mettent en lumière des lieux où le temps s’est figé : des théâtres abandonnés, des usines désertées ou encore des stations de métro oubliées. Ces espaces racontent une histoire parallèle, celle de la dégradation et de l’oubli dans une ville qui, en surface, incarne la modernité et le patrimoine.

Dans chaque photographie, la lumière naturelle joue un rôle central. Elle magnifie les textures des murs fissurés, souligne les reliefs des mosaïques brisées et insuffle une dimension presque sacrée à ces scènes de désolation. Cette approche visuelle confère aux images une beauté mélancolique qui dialogue avec la notion d’impermanence.

Une réflexion sur la mémoire urbaine

Plus qu’une simple collection d’images, Les ruines de Paris invite à une réflexion sur la transformation des espaces urbains. Les lieux photographiés interrogent sur l’obsolescence de certaines architectures, les choix d’aménagement et la manière dont une ville conserve – ou abandonne – son passé.

Les photographies d’Yves Marchand et Romain Meffre nous rappellent également que la ruine n’est pas qu’un symbole de perte. Elle est un marqueur de mémoire et un point de départ pour envisager la reconstruction ou la réhabilitation.

Pour les photographies, c’est ici : https://www.polkagalerie.com/fr/exposition-les-ruines-de-paris-de-yves-marchand-romain-meffre.htm?display=1




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