On était des loups : Quand Sandrine Collette gronde avec la nature humaine
Sandrine Collette a l’art de ciseler des récits bruts et intenses, où la nature sauvage devient miroir de l’âme humaine. Avec On était des loups, l’autrice nous livre un roman d’une puissance tellurique, une odyssée intérieure qui happe et dérange. À travers une langue taillée à la serpe, elle explore les failles de l’instinct, la violence de la survie et la quête d’une humanité possible dans des paysages aussi beaux qu’implacables.
Le loup en nous
Tout commence par une scène d’une brutalité sidérante ! que je vous laisse découvrir… C’est le début d’une histoire, d’une rencontre et d’un cheminement à travers des territoires farouches, avec un véritable retour à l’état primal. Mais ce n’est pas tant la nature extérieure qui fascine ici que celle, plus insondable encore, des personnages eux-mêmes.
« On était des loups », dit le titre. Des prédateurs, peut-être. Des êtres guidés par des instincts anciens, souvent égoïstes, parfois protecteurs. Sandrine Collette excelle dans l’art de capter cette ambivalence : le loup comme image de la solitude, de la force, mais aussi d’un possible lien à la meute, à l’autre. Dans cette errance âpre, où chaque geste est pesé, Liam apprend – à contrecœur – à partager un peu plus que son silence même si dans le même temps cela lui rappelle la perte et sa responsabilité.
Une écriture coupante comme une lame
Ce qui frappe dans ce roman, c’est l’écriture. Sandrine Collette n’a pas besoin de grands effets pour toucher juste. Chaque phrase semble porter le poids d’un paysage, d’un choix irrévocable. Les mots claquent, comme des coups de feu dans le froid, et la tension est palpable à chaque page.
Une traversée viscérale
On était des loups n’est pas un roman qui se lit d’un souffle : il se vit, se ressent dans le corps, comme une course haletante dans un terrain accidenté. Sandrine Collette ne cherche pas à ménager son lecteur. Elle le pousse à regarder en face les zones d’ombre de ses personnages – et, par ricochet, les siennes.