Rois et reine
Voilà un film qui est beau, les acteurs exceptionnels, Emmanuelle Devos dans un rôle où derrière « lindifférence » se cache un passé tourmenté, favorite dun père quelle craint, ses rapports à la vie sont semble t-il un peu digne dun nouveau modèle de femme que lon ne voudrait pas quil contribue à sétendre, trop lisse en apparence et trop révélateur dune nouvelle ère
faites de non choix..
De lautre côté on a linsouciance complète et désordonnée dun Matthieu Amalric tout à fait splendide qui est à sa juste mesure dans ce film où son personnage est seulement a moitié perdu, il peine à se retrouver et à aller de lavant, il nen demeure pas moins que la fin le révèlera en sublime conteur de vie et dhistoires et que lon voudrait que lon parle aux enfants avec cette étonnante lucidité et beauté intérieure.
Entre émotions et rires, le cur balance au gré de Desplechin et de ses acteurs
On lira avec grand intérêt la critique de Pierre Murat ou Olivier Bombarda ainsi quune Interview dArnaud Desplechin dans lequel il indique notamment : « On oublie trop souvent le côté tragique et renversant de nos propres vies. On va au cinéma pour ça, pour retrouver les émotions fortes qu'on a vécues. Aller vers le mélodrame, c'était notre intention, via le personnage de Nora, qui sait le prix de la légèreté parce qu'elle a traversé l'horreur. Ismaël, lui, n'a rien connu, il est persuadé d'être tragique, il s'obstine dans un désir de tragique qui ne se concrétise pas... En creusant à la fois les péripéties burlesques d'Ismaël et le destin de Nora, on a découvert leur force vitale. Qu'est-ce qu'on fait quand on rencontre le pire ? Eh bien, tous les deux restent vaillants, Ismaël sur un mode dérisoire que je trouve très sport, et Nora, qui reprend le cours de son existence comme si de rien n'était. Waaaooh, ils survivent ! »